Alors que 2022 touche à sa fin, les autorités camerounaises en charge du domaine, ont goudronné 395 km de routes dans le pays. Le chiffre, que le Premier ministre vient d'annoncer au parlement lors de la présentation des programmes économique, financier, social et culturel du gouvernement pour 2023, équivaut à un peu plus de la moitié des 778,6 km de routes bitumées en 2021, selon les statistiques du ministère des travaux publics. Le gouvernement camerounais a donc été beaucoup moins efficace dans la construction des infrastructures routières qu'il ne l'était en 2021 ; période de grands travaux d’infrastructures avant la Coupe d'Afrique des Nations, que le pays organisera finalement en janvier-février 2022, après le report de 2019.

Par ailleurs, les chiffres présentés par Joseph Dion Ngute montrent qu'en 2022 le gouvernement n'atteindra pas les objectifs fixés en début d'année pour la construction des infrastructures routières. En effet, le 1er décembre 2021, Emmanuel Nganou Djoumessi a annoncé un objectif de 492,2 km de routes à bitumer en 2022 devant la commission des finances de l’Assemblée Nationale tout en défendant le cadre budgétaire de son ministère. Finalement, le nombre de routes à bitumer par le ministère des Travaux publics a diminué de 97,2 km. Cependant, malgré cette baisse de performances, la longueur totale des routes Bitumées au Cameroun en 2022 est de 9 539,5 km, contre 9 144,5 km en 2021.

Constat amer, le Cameroun, 62 ans après avoir proclamé son indépendance le 1er janvier 1960, compte encore moins de 10 000 km de routes bitumées sur son réseau national, estimé à 121 884,7 km par le ministère des Travaux publics au 31 décembre 2021. Selon les chiffres du ministère, 92,5% des routes du Cameroun sont encore en terre en raison du manque de fonds pour les travaux de bitumage. Pour aggraver les choses, le manque de ressources financières a conduit à un mauvais entretien des routes revêtues et non revêtues, contribuant à la détérioration des routes existantes. Selon le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, entre 2010 et 2021, le linéaire du réseau routier camerounais n’a pas connu un « sans accroissement correspondant des ressources d’entretien et de maintenance ».  A titre d'exemple, selon les responsables de ce ministère, le financement nécessaire pour assurer l'entretien du réseau routier national en 2022 était estimé à 800 milliards de francs Cfa. Cependant, seulement 41,4 milliards de FCfa ont été alloués aux travaux d'entretien.

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