« Il est porté à la connaissance de tout le personnel de Brasaf que l’entreprise traverse une période de récession tant sur le plan commercial que sur le plan de la production. Cependant, des réformes sont en cours et vont permettre à la structure de retrouver sa stabilité et sa croissance au plus tôt. Les personnes concernées par cet arrêt temporaire pourront être reconduites de façon progressive », Jacques Kammogne dans sa « note d’information ».

La quatrième brasserie du Cameroun (avant le rachat des actifs de Guinness par Castel) connaît donc sa première perturbation sur le marché local, un an seulement après sa mise en service en juin 2022. La tourmente survient à peine trois mois après la reconfiguration du marché de la bière dans le pays avec l'approbation des autorités de la concurrence de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, République centrafricaine et Guinée équatoriale) pour l'acquisition par le groupe Castel des actifs de Guinness Cameroun.

Ces actifs sont désormais gérés par la SABC, conférant au géant brassicole du pays une part de marché de plus de 80 %. Aux côtés d'une autre brasserie locale, en l'occurrence l'Union Camerounaise des Brasseries (UCB), dont certains des produits gagnent en popularité auprès des consommateurs. Brasaf doit donc se frayer du chemin dans un environnement dans lequel ses concurrents opèrent depuis des décennies pour réussir.

Rappelons que la brasserie du milliardaire Samuel Foyou a été créée depuis 2014. C’est en juin 2022 que le premier produit de l’unité brassicole qui était déjà propriétaire d’une distillerie (Fermencam), a été officiellement rendu public. La bière appelée « Slash » contient 75% de malt et 25% de maïs et est décrite par le fabricant comme « différente des autres de par sa qualité et son packaging » en plastique. La société camerounaise avait également annoncé la commercialisation des boissons « Krystal Drink », une gamme de boissons gazeuses présentée comme allégée en sucre et en gaz. Seulement, jusqu’ici, sur les présentoirs des débits de boissons du Cameroun, cette boisson brille par son absence. Une année pas vraiment prometteuse pour la dernière-née des sociétés brassicoles au Cameroun.