L'Union africaine vient d'être admise comme membre à part entière du G20, une organisation intergouvernementale qui, comme l'Union européenne, représentait auparavant 19 pays de tailles économiques diverses. L'Union africaine était désireuse de s'y joindre, notamment pour avoir une voix dans les discussions sur les questions mondiales. Moussa Faki Mahamat, le diplomate tchadien qui dirige le comité du groupe chargé de gérer les affaires courantes, s'est dit satisfait. Sur son compte twitter, il s’est exprimé en ces termes : « Je me réjouis de l’entrée de l’UA au G20. Cette adhésion, pour laquelle nous nous sommes mobilisés, offrira un cadre propice pour amplifier le plaidoyer en faveur du continent et pour sa contribution efficace à relever les défis mondiaux ».

L’Inde, qui veut être la voix du grand Sud profond dans les discussions mondiales, a soutenu la candidature de l'UA ces derniers mois. Alors que la concurrence avec des pays comme la Chine et la Russie s’intensifie sur le continent africain, les pays européens ont également récemment apporté leur soutien. La présence de l’Union Africaine se veut donc importante, stratégique et capitale.

Selon les statistiques actuelles, ce continent abrite 1,4 milliard d'habitants, soit le même nombre que l'Inde et la Chine. Mais contrairement à la Chine, où le nombre de nouveau-nés est en baisse, la population de l'Afrique devrait doubler d'ici 2050, faisant du continent un acteur clé dans le débat mondial à l'avenir. De plus, l'UA rejoint le G20 avec un produit intérieur brut estimé à 3 000 milliards de dollars. Selon cet indicateur, l'UA se classe ainsi dans le top 10 des membres de cette organisation.

Toutefois, l’adhésion de l’Union africaine au G20 ne signifie pas que tous les défis du continent seront résolus. De nombreux pays africains ont un PIB inférieur à celui des pays membres actuels du G20 et sont en sous-développement économique. Cette situation peut engendrer des difficultés pour ces pays à suivre les politiques économiques des pays développés, notamment en matière de fiscalité. Par ailleurs, l’Afrique est confrontée à de nombreux défis, notamment la pauvreté, des infrastructures sous-développées, des problèmes de santé, des statistiques officielles insuffisantes et un secteur éducatif qui a besoin d’être amélioré. Il n'est pas certain que ces forums mondiaux contribueront de manière significative à résoudre tous ces problèmes, étant donné, par exemple, le peu de soutien que l'Afrique accorde à l'adaptation au changement climatique de la part des responsables du changement climatique.

Un autre défi concerne la représentativité. En fait, l’UA rejoint l’Afrique du Sud, l’un des membres de longue date les plus influents du G20. Reste à savoir comment les positions de ces deux-là seront ajustées. En outre, l’Union africaine comprend des pays aux intérêts politiques et diplomatiques différents qui entretiennent des relations bilatérales avec plusieurs États membres du G20, comme la Russie et la Chine.