Filière riz: état des lieux
Dernière mise à jours il y'a 3 heuresLe riz fait partie des aliments de base les plus demandés par les populations au Cameroun. Il occupe la deuxième place parmi les céréales les plus consommées après le maïs, et son poids dans les échanges extérieurs est de ce fait, suffisamment important.
* Situation de l’offre
L’offre de riz est assurée à la fois par la production locale et par les importations. La production du riz Paddy suit une tendance haussière entre 2014 et 2022, passant 153 256 tonnes en 2014 à 315 500 tonnes en 2022, avec un pic en 2018 de 364 456 tonnes. Concernant la production de riz blanchi, elle évolue en dents de scie et est passée de 68 143 tonnes en 2014 à 127 628 tonnes en 2022. L’on note ainsi des pertes importantes dans la chaîne de transformation du riz. Pour chaque année considérée, la quantité du riz blanchi représente moins de la moitié de la quantité du riz paddy produite.
Le riz représente près du quart de la facture totale des importations des produits alimentaires. Ainsi, une hausse des volumes importés du riz ne ferait qu’accroître la sortie des devises. Selon les statistiques officielles du Ministère du Commerce en 2017, le Cameroun a dépensé environ 184 milliards de FCFA pour importer 728 500 tonnes de riz. Ces importations proviennent en quasi-totalité de l’Asie (99,8%), principalement de la Thaïlande (85%), de l’Inde (7%) et de Myanmar (2%).
* Situation de la demande
La demande de riz est étroitement liée à la croissance démographique de la population, au taux d’urbanisation et à l’indice de consommation du cet aliment par habitant qui est d’environ 25kg/hbt/an. Ainsi, la demande nationale de riz au Cameroun dépasserait 600 000 tonnes en 2023. Pour la même année, l’écart entre la production et la demande dégage un déficit qui se situe à environ 500 000 tonnes de riz blanc.
* Principaux acteurs et bassins de production
La production de riz provient de plusieurs bassins et sous différentes méthodes de production (irrigué, pluvial de bas-fonds et pluvial de plateau) correspondantes aux types d’écologie. Les bassins sont disséminés sur l’ensemble du territoire et les plus importants sont situés dans les régions de l’Extrême Nord, du Nord, du Nord-Ouest et dans une certaine mesure, l’Ouest et le Centre. Les 2/3 de la production nationale de riz proviennent des périmètres irrigués des régions de l’Extrême-Nord et du Nord-Ouest (SEMRY et UNVDA). La superficie totale aménagée destinée à la culture du riz est estimée à 33 000 ha dont 16 000 ha exploités partiellement en double culture.
Les principaux acteurs institutionnels de la filière rizicole sont les entreprises publiques telles que la SEMRY et l’UNVDA ; les projets (PADFA 2, PDRM 2, AIVDP, F-PRIAC, PRODERIP, Projet de Développement de la Chaine de Valeur Riz, VIVA LOGONE, VIVA BENOUE, etc.) auxquels il convient d’ajouter quelques moyens et petits producteurs peu ou pas organisés. On estime à environ 150 000 exploitants agricoles, l’effectif de la main d’œuvre consacrée à la production du riz paddy.
* Défis pour le développement de la filière
Plusieurs contraintes freinent le développement de la filière rizicole. Les principales sont : le caractère extensif des cultures ; les difficultés d’accès des paysans aux variétés à haut rendement et aux fertilisants ; la vétusté des infrastructures d’aménagement ; l’insuffisance des interventions en matière d’aménagements hydro agricoles ; l’insuffisante professionnalisation des exploitants ; le difficile accès et la vétusté du matériel de décorticage ; ainsi que le taux élevé des pertes post-récoltes.
Notons que les quantités de riz importées se sont accrues ces dernières années, impulsées par la demande intérieure et par les marchés des pays voisins, notamment le Nigéria et le Tchad, vers lesquels sont réexportés frauduleusement par voie terrestre, des quantités importantes de riz. Cette situation se justifie, entre autres, par la mise en application des mesures de préservation du pouvoir d’achat des consommateurs, prises par le Gouvernement en 2008, consistant à bonifier les droits et taxes de douane à l’importation de certains produits de première nécessité, dont le riz. Si cette mesure a permis de juguler la crise sociale de 2008, l’accroissement des importations qu’elle a généré a certainement contribué à ralentir le développement de la filière locale de riz, notamment ses segments production, transformation et recherche.
Booster la production locale du riz et rendre résiduelles les importations qui dominent actuellement le marché, tel est le défi visé par la stratégie de développement de la filière riz. L’objectif est ainsi de porter la production locale de riz à 750 000 tonnes en 2030 afin de ramener le taux d’autosuffisance à 97%. Il s’agit en outre de rendre disponible sur les marchés, un riz de haute qualité à des prix compétitifs. Cela passe par la modernisation des moyens de production via la mécanisation agricole, la réorganisation des acteurs de la filière, mais davantage de l’implication du secteur privé en amont et en aval.
De manière spécifique, la stratégie de développement de la riziculture envisage l’aménagement de 60 000 ha pour le riz irrigué, 200 000 ha pour le riz pluvial et la production de 6 000 tonnes de semences certifiées par an d’ici 2030. Elle ambitionne également de doter les producteurs et productrices dans divers bassins de productions de motoculteurs, de mini-moissonneuses, de batteuses et de décortiqueuses modernes.
Source: Plan Intégré d’Import-Substitution Agropastoral et Halieutique triennat 2024-2026
Floyd Miles
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