Extrême-Nord du Cameroun : l’impact des inondations.
Dernière mise à jours il y'a 1 ansRiz, maïs…plus de 1 700 hectares détruits par les inondations dans l’Extrême-Nord du Cameroun en 2 mois ; ainsi que 2 400 réfugiés climatiques venus du Tchad.
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« Depuis le début du mois de juillet 2023, une montée progressive des eaux a été observée dans les arrondissements de Yagoua, Vélé et Kaï-Kaï dans le département du Mayo-Danay, ainsi que dans ceux de Blangoua, Zina et Logone Birni, dans le département du Logone et Chari conduisant à la destruction de cultures ». C’est ce qui ressort du récent examen de la situation humanitaire dans l'Extrême-Nord, du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). « 337 hectares de champs rizicoles (qui) ont été détruits dans 12 villages de l’arrondissement de Maga dans le département du Mayo-Danay, et 1 340 hectares de champs de riz, sorgho, maïs et gombo affectés dans l’arrondissement de Zina dans le département du Logone et Chari », peut-on également lire dans ce rapport qui s’appuie sur les données du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Par ailleurs, la revue de OCHA révèle que la localité de Mourla, dans le Mayo Danay, a accueilli entre le 11 et le 13 août environ 2 400 Tchadiens fuyant les inondations dans leur pays. Dans cette partie, le Cameroun et le Tchad sont séparés par le fleuve Logone, qui déborde chaque année pendant la saison des pluies. Les habitants ont été évacués du Tchad après l'éclatement d'une digue ce 10 octobre. De plus, cet organisme spécialisé des Nations Unies fait état de plus de « 90 maisons détruites, partiellement ou entièrement, et d’environ 25 ménages restés sans abris et qui sont hébergés dans des familles proches », entre le 15 et le 21 septembre.
Le constat est clair : à l'extrême nord du Cameroun, les inondations deviennent une préoccupation croissante en raison des dégâts matériels (et dans certains cas humains) qu'elles occasionnent. Elles ont en plus un impact direct sur l’économie. En effet, prenant le cas du riz, sa production est actuellement estimée à 220 000 tonnes par an, ce qui correspond à 36,6% de la demande nationale estimée à 600 000 tonnes. Le phénomène d’inondation pourrait accroître l’enveloppe des importations de riz estimée à plus de 162 milliards de Fcfa en 2022 selon l’Institut de la statistique(INS).
Le maïs qui a pourtant contribué à atténuer le déficit commercial du Cameroun à fin octobre 2022 passant de 6,4 milliards de Fcfa (fin octobre 2021) à 2,5 milliards Fcfa (fin octobre 2022) soit une chute de 65%, pourrait également voir les importations augmenter à cause de ces pertes agricoles. Un autre impact direct serait l’aggravation de l’insécurité alimentaire. Fin mars 2022, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural (Minader) Gabriel Mbairobe a déclaré que 335 899 personnes (1%) sont en phase d’urgence ou de famine, 2,676 millions de personnes (10%) en phase de crise alimentaire.
Il est donc urgent de trouver de véritables solutions au phénomène persistant des inondations catastrophiques. L’on se souvient tout de même qu’en 2012, son Excellence Paul Biya, à la suite des inondations qui avaient causé 12 morts, 6 637 ménages sinistrées et près de 27 000 personnes sans-abris, avait annoncé la construction d’une digue route (de 330 km) entre Kousseri (Logone et Chari) et la zone du bec de canard (Mayo-Danay). Les études de faisabilité réalisées au Minepat faisaient état de 1 000 milliards de Fcfa. La solution aux problèmes d’inondation flagrant dans cette partie du Cameroun ne passerait-elle pas par la mise en œuvre de ce projet ?
Floyd Miles
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