Un communiqué diffusé le 24 avril par le ministre de l'Eau et de l'Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba mettait en cause la chute d'un des pylônes d'une ligne de transmission de 225 kilovolts reliant Kribi à Edéa, gérée par la société d'électricité Sonatrel. Après cet incident, « la centrale à gaz de Kribi, d’une puissance installée de 216 Mégawatts (MW), a cessé d’injecter de l’électricité dans le réseau interconnecté sud (RIS) », informe le Ministre. Selon le Minee, ces perturbations se poursuivront jusqu'au 29 avril 2023 au moins ; date probable du rétablissement de cette ligne par Sonatrel. Néanmoins, des limites de charge de rotation sont programmées dans différentes régions connectées au RIS, à l'exception de Kribi. Grâce à la ligne alternative, la ville a pu être alimentée directement par la centrale. Cependant, ces délestages ne compenseront pas le déficit de 175 MW causé par cet incident.

« En contribution à l'absorption, surtout en soirée, de l'important déficit qui découle de cette situation, Eneo Cameroon s'emploie à solliciter le maximum possible ses centrales thermiques à fuel et à mobiliser les clients industriels pour qu'ils renoncent à tout ou partie de leurs consommations. Ceci permettra de servir en priorité les ménages », indique le distributeur exclusif de l’électricité.

Autrement dit, les plus grandes victimes du rationnement seront les entreprises. Selon nos informations, sur le manque à gagner de 175 MW causé par cet effondrement de pylône, au moins 60 MW devraient être absorbés par des déménagements industriels. Le producteur d'aluminium Alucam, basé à Edéa, et les entreprises les plus touchées de la zone industrielle de Bassa à Douala devraient donc être contraints de réduire leur production pendant plusieurs jours.

 Dans son communiqué, le Minee a assuré que « tous les services compétents de l’Etat sont mobilisés » pour enquêter sur les causes de l'effondrement du pylône à l'origine de ces délestages. Ce qui sous-entend qu'elles pourraient être criminelles...