Electricité : bientôt le début les négociations autour du rachat des parts d’actifs chez Eneo.
Dernière mise à jours il y'a 11 moisL’annonce a été faite par le ministre des finances (Minfi) Louis Paul Motaze, qui préside le comité interministériel mis en place dans le cadre de cette opération depuis septembre 2023.
L'État camerounais entamera officiellement dans les prochains jours la phase de négociations avec Actis, qui reprendra 51% des actifs détenus par ce fonds d’investissement britannique dans le tour de table de la société Energy of Cameroun (Eneo), concessionnaire du service public de l’électricité dans le pays. « Nous entrons véritablement dans les négociations parce qu’un gros travail a déjà été fait, et nous avons déjà suffisamment d’éléments qui peuvent fonder la négociation avec Actis. Cela suppose qu’il y a des positions qui peuvent être divergentes. La négociation a justement pour objectif de réduire la part d’incompréhensions... », s’est ainsi exprimé le ministre, ce 22 novembre 2023 dans les locaux de son département ministériel à Yaoundé, au sortir d’une réunion du comité susmentionné, qui s’est déroulée.
L'un des éléments clés des négociations est la détermination de la valeur actuelle de l'action d'Eneo, qui déterminera le coût de la transaction entre l'État camerounais et Actis. Selon des sources internes au ministère de l'Eau et de l'Énergie, le Cameroun est accompagné par KPMG France dans cet exercice. Dans le cadre d'une « entente directe », ce cabinet a été recruté le 7 août dernier.
Pour l'heure, la question de savoir comment le Cameroun financera cette acquisition reste un mystère. Toutefois, les premières informations sur l'opération, qui vise à reprendre l'ensemble des actifs détenus par Actis dans Eneo, suggèrent que le Cameroun pourrait réaliser cette reprise grâce aux fonds de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), le fonds public de pension, auquel pourrait se greffer la Société nationale des hydrocarbures (SNH), plutôt que de s'appuyer sur le Trésor public.
Si le projet aboutit, certains aspects de la production et de la commercialisation de l'électricité au Cameroun seront de nouveau entre les mains de l'Etat (le transport a été repris par l’entreprise publique Sonatrel, créée en 2015, NDLR), 22 ans après son désengagement de ces activités. Le pays de Paul Biya héritera d'une entreprise en grande difficultés financières, principalement due à l'accumulation de dettes impayées par des entités publiques et l’État lui-même (compensation tarifaire). Tout cela a conduit Eneo à accumuler une dette estimée à 700 milliards de FCFA, y compris auprès des fournisseurs du secteur public. Toutefois, cette renationalisation pourrait n’être que temporaire, le temps pour le pays de trouver un autre partenaire privé. La Banque mondiale a présenté plusieurs options au gouvernement concernant la manière de gérer la structure résultant de l'achat des actifs d'Actis. Sa décision reste à voir.
Floyd Miles
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