Après une inspection laborieuse, une série de mesures ont été prises. Entres autres : la pose des scellés sur les constructions irrégulières, l'interdiction de dérogation sur les zones non constructibles, la dénonciation des constructions présentant des risques, le déguerpissement des populations vivant dans les constructions et zones à risque, ou encore l'appropriation des normes de construction par les populations et promoteurs immobiliers.

L’effondrement dans la nuit du 22 au 23 juillet 2023 de l'immeuble R+4 derrière Mobile Guinness Ndogbong dans la commune d’arrondissement de Douala 5 représente la goutte de trop, suite à une série de glissements de terrain enregistrés ces dernières semaines au Cameroun. En effet, après la ville de Limbe dans le sud-ouest, c’est au tour de la ville de Douala de faire des victimes. Le 24 juillet 2023, le ministre de l'Habitat et du développement urbain (Minhdu) Célestine Ketcha Courtes a effectué une descente sur le lieu du drame. Bien avant, une réunion sous sa tutelle a été tenue à la Communauté urbaine de Douala (CUD) pour enquêter sur la situation. Le but était de tirer les conclusions de cette catastrophe. Un certain nombre de mesures ont été prises à la suite de la concertation susmentionnée.

 Mme Célestine Ketcha Courtes a immédiatement demandé à la CUD et aux Mairies d'arrondissement de redoubler d'efforts pour anticiper et prévenir ce type de catastrophes et d'inciter les habitants à signaler toutes les structures présentant un danger. Elle a également instruit l’intensification et la pose de scellés sur les constructions irrégulières, et la finalisation du fichier des immeubles à risque de la ville de Douala. « Nous devons être les acteurs de la prévention. Mieux vaut prévenir que guérir », a-t-elle indiqué.

Selon la CUD, plus de 1 000 immeubles ont été érigés et construits illégalement dans la capitale économique camerounaise. Tous les quartiers sont concernés. D'autres instructions du Minhdu aux maires de Douala incluent donc l'encouragement des résidents et des promoteurs immobiliers à se conformer aux règlements d'urbanisme, l'obtention des permis de construire avant la construction et l'appropriation des codes de construction par les résidents et les promoteurs immobiliers.

 En concertation avec les autorités administratives locales, le Minhdu identifiera les immeubles dans les zones inconstructibles et les constructions menaçant ruine, le déguerpissement des personnes pour anticiper sur les drames, sensibiliser les populations sur les risques d’occupation sur les zones non constructibles, mettre sur pied un système de prévention de l’habitat spontané et accompagner les promoteurs immobiliers dans les co-construction organisées.

De plus, Célestine Ketcha Courtes élimine désormais la possibilité d'exceptions de construction dans les zones non constructibles et dangereuses. Rappelons que le bilan préliminaire de cette catastrophe fait état de 33 morts et une dizaine de blessés.