Depuis quelques années, il est devenu très difficile d'obtenir une Carte Nationale d'Identité (CNI) au Cameroun. Certaines personnes doivent attendre 6 à 12 mois pour obtenir le précieux sésame, tandis que d'autres attendent jusqu'à deux ans. Les pénuries restent imprévisibles pendant cette longue période d'attente. L'honorable Djeumeni Benilde a porté cette question à l'hémicycle le vendredi 30 juin 2023 dans le cadre des questions orales. Où en est-on avec la délivrance des CNI ? S’est questionné le député face au Premier ministre.

Selon le membre du gouvernement, « les retards procèdent de la nécessité de protéger la nationalité camerounaise dans un contexte où les fraudes multiformes sont susceptibles de l’entacher. Il existe dans des pièces constitutives des dossiers, des actes d’état civil falsifiés dont la prise en compte occasionnerait des identités multiples d’une part et l’usurpation de la nationalité camerounaise d’autre part par des étrangers ». Et d’ajouter : « Il nous revient que des compatriotes fraudeurs s’obstinent à rester dans leurs fausses identités car ils soutiennent qu’ils ont acquis plusieurs situations avec leurs identités. Ce refus de reprendre leur identité authentique cause des retards ». Joseph Dion Ngute a également fait mention d'une instabilité dans la transmission des données collectées au sein des postes d'identification et la perturbation de la chaîne d'approvisionnement internationale dues au coronavirus.

 Pour résoudre ce problème persistant, le Cameroun annonce la contractualisation en mode Build – operate- transfer (Bot) du système de production de CNI, similaire au mécanisme de production de passeports. Cette nouvelle approche devrait inclure une plate-forme de préinscription en ligne, la multiplication du simple au triple des postes d’identification et d’équipes mobiles d’enrôlement, la dématérialisation des coûts et la notification systématique des retards de traitement des demandes.

Il existe actuellement 236 stations d'enregistrement, 380 kits fixes et 50 postes mobiles d'identification. « Plus de 87% des CNI des demandeurs qui n’ont aucun problème sont produits chaque année. Plusieurs de ces cartes nationales demeurent en souffrance dans les postes d’identification. Les désagréments dans la délivrance des CNI ne sont pas exclusivement d’ordre technique mais également un problème de civisme », déplore Joseph Dion Ngute.