Selon ce qui apparaît de l’audience accordée le 29 mars 2023 à Yaoundé, par Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics (Mintp), un marché de plus de 39 milliards de FCFA attire l’entreprise espagnole Centurion. « Alejandro Vidaureta, directeur commercial de l’entreprise, accompagné de deux autres responsables de cette entreprise espagnole, est venu présenter le potentiel de sa structure et signifier leur intérêt pour accompagner l’Etat du Cameroun dans la construction des ponts. Cette introduction a pour cadre la coopération Cameroun-Espagne et consécutivement à l’offre de financement pour la construction des ponts pour un montant de 60 millions d’euros (39 377 756 100 FCFA) de la Deutsche Bank au profit du Cameroun », renseigne le Mintp.

Les détails de cette visite n'ont pas encore été dévoilés, mais le ministre des Travaux publics a recommandé une enquête formelle pour poursuivre le processus et la maturité du projet, apprend-on. En attendant, apprend-on, la société espagnole avait auparavant effectué une visite de repérage et d’évaluation sur plusieurs sites, notamment dans l’Adamaoua, le Centre, l’Ouest et le Nord.

La prospection de Centurion au Cameroun intervient dans un contexte où le Mintp a du mal à terminer un projet antérieur de ponts métalliques. Le projet est le fruit d'une collaboration avec Eximbank-USA pour les éléments métalliques préfabriqués par l’Américain Acrow Corporation et avec la Société Générale-France pour les études. La mise en œuvre et l'accompagnement du maître d'ouvrage sont de la responsabilité d'Ellipse France. En décembre 2014, Eximbank USA s'est positionnée comme garante de 25 milliards de FCFA pour le projet contre un accord de prêt d'un montant total de 46 milliards de FCFA signé entre le Cameroun et la banque française Société Générale.

Seulement, depuis 2019, les travaux d’études et de construction des appuis, des accès, d’assemblage et d’installation des tabliers métalliques sur les sites, dévolus à l’entreprise Ellipse Projects SAS France, sont en arrêt. Et pour cause, l’arrivée à expiration des dates d’utilisation des crédits, dédiés à ces activités un mois plutôt. Une consommation de crédit notamment retardée par les questions d’exonération de droits de douane et de taxe sur la valeur ajoutée ou encore de sécurité, selon les services d’Emmanuel Nganou Djoumessi.