Sur la base des conclusions du premier Comité de politique monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) de l’exercice 2023, le taux de croissance projeté de la CEMAC pour l’exercice de cette année en cours est 2,7%. Comparativement aux 2,9% enregistrés en 2022, cette prévision est légèrement en baisse. Le Comité de politique monétaire a déclaré dans le communiqué de fin de travaux que cette prévision est « portée principalement par le dynamisme du secteur non pétrolier ».

Selon la Beac, l’inflation quant à elle, devrait connaître une accélération de 6,4% au cours de cette année, « avec une forte contribution de la fonction produits alimentaires et boissons non alcoolisées de 18% », souligne le Comité de politique monétaire de la Beac. Par rapport au taux d'inflation de 5,6 % en 2022, la prévision pour 2023 est supérieure de 80 points de pourcentage et, surtout, le double du seuil de 3 % admis dans le cadre des critères de surveillance multilatérale de la Cemac. L’inflation est donc ainsi annoncée à la hausse. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour les populations du cercle Cemac déjà asphyxiées par la hausse des prix à la consommation.

Tandis que l’inflation connaitra une hausse significative en 2023, la Beac, lors du Comité de politique monétaire du 27 mars 2023 à Yaoundé a procédé à un nouveau relèvement de 50 points du taux d’intérêt des appels d’offres et du taux de la facilité de prêt marginal. Il s’agit, d’une part, de la rémunération perçue par la Beac lorsqu’elle fournit de la liquidité aux banques commerciales, et d’autre part, lorsqu’elle fournit de la liquidité aux banques commerciales pour une durée n’excédant pas 24 heures. Ces deux principaux taux directeurs passent respectivement de 4,5% à 5%, et de 6,25% à 6,75%.

Entre autres projections du comité de politique monétaire de la Beac, « Sur le plan de la monnaie, la masse monétaire et le crédit à l’économie augmenteraient respectivement de 9,9% et 10,01% », tandis que « les réserves de change couvriraient 4,9 mois d’importations de biens et services en 2023, contre 3,9 mois en 2022 ».