Cemac : le Gabon en séduction au Cameroun.
Dernière mise à jours il y'a 7 moisLa présence du membre du gouvernement gabonais, ministre des comptes publics, Charles M’BA, dans la capitale économique camerounaise avait pour but de promouvoir les valeurs du trésor du Gabon. En effet, le pays cherche 854 milliards de FCFA.
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La promotion des valeurs du trésor du Gabon pour l'exercice 2024 a été officiellement lancée par le ministre des Comptes publics, Charles M'BA, le 25 mars 2024. Trois jours plus tard, soit le 28 mars 2024, il se retrouvera en présence des investisseurs de Douala. En effet, le Gabon prévoit de mobiliser un total de 854 milliards de FCFA, répartis en 424 milliards de FCFA en Bons du trésor assimilables (BTA) avec une durée de 13 semaines, 26 semaines et 52 semaines, entièrement consacrés à la gestion active de la trésorerie, et en 430 milliards de FCFA en Obligations du trésor assimilables (OTA) composé principalement des instruments ci-après : OTA 3 ans à 5,50% (2023-2026), OTA 4 ans à 6,25% (2023-2027), OTA 5 ans à 6,50% (2023-2028), OTA 7 ans à 7, 50% ( 2023-2030), OTA 10 ans à 8,25% (2023- 2033).
D'après le gouvernement gabonais, le but de cette campagne de promotion des titres est de sensibiliser les acteurs économiques aux diverses possibilités offertes par le marché des valeurs du trésor, et de les encourager à accumuler davantage d'épargne tout en améliorant leur participation sur le marché des capitaux de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac). A la fin de l'année 2023, la République Gabonaise a levé environ 6 462 milliards de FCFA depuis son entrée sur le marché le 8 mai 2023, dont 4 453 milliards de FCFA pour les BTA et 2 009 milliards de FCFA pour les OTA.
Afin de favoriser un développement harmonieux du secteur privé, le Gabon a élaboré une stratégie nationale 2024 qui met l'accent sur le renforcement des capacités de gouvernance et l'amélioration du climat des affaires. Cette stratégie vise à encourager les opérateurs économiques à accumuler davantage d'épargne tout en améliorant leur mobilisation sur le marché des capitaux de la Cemac.
A la question de savoir quelle stratégie l’État gabonais a mis en place pour intéresser les potentiels investisseurs, Charles M’BA a répondu « La stratégie pour séduire les investisseurs est simple. Elle repose en partie sur l’antériorité. C’est-à-dire que vous observerez que sur les 10 années passées au cours desquelles le Gabon a levé plus de 6500 milliards de FCFA, nous n’avons jamais été en défaut. Donc nous sommes crédibles. L’autre stratégie est de dire que nous avons engagé une politique qui repose sur la transparence. Cela veut dire que nous voulons établir, ou rétablir encore plus de confiance que par le passé. La stratégie est véritablement celle-là, c’est de dire que pour lever les fonds massivement à des conditions qui soient satisfaisantes, il faut que les investisseurs aient confiance. Et ils auront confiance quand ils sauront que nous payons nos dettes. C’est ce que nous faisons depuis le 30 août 2023. Nous veillons qu’elles soient payées, nous agissons en toute transparence pour que chacun voit bien que les fonds que nous levons, vont bien aux objets que nous avons indiqués ».
Les réponses à quelques questions posées au ministre gabonais des comptes publics:
Quels sont les avantages économiques que le Gabon a en levant les fonds dans le marché sous-régional ?
Je dois préciser que nous nous sommes plutôt orientés vers ce marché, parce que quand vous faites la comparaison avec l’eurobond, vous vous rendez compte que nos engagements ici sont d’un rapport de 1 à 15. Ça veut dire que nous avons confiance ici. Nous levons plus ici, puisqu’en eurobond, nous sommes dans l’ordre de 400 milliards de FCFA, quand nous sommes à 6500 milliards de FCFA pour les marchés qui sont concernés ici. Un des intérêts est simple. Nous voulons plutôt participer à l’animation de l’activité dans notre région. La deuxième chose est que nous avons une monnaie commune. Vous comprenez bien que la question de change est écartée. Voilà quelques intérêts simples et basiques qui font que nous voulons développer la levée de fonds sur nos marchés régionaux.
Vous voulez lever 850 milliards FCFA. Est-ce que la conjoncture économique actuelle vous rassure ?
Je pourrais vous répondre un peu par l’absurde. Est-ce que vous voudriez nous dire que vous comprenez le choix entre faire et ne pas faire ? Naturellement, il nous faut faire, quelles que soient les conditions. Ce sur quoi je voudrais particulièrement insister est : la confiance et le crédit. Malgré le contexte difficile, quand on a confiance en vous, et que vous avez du crédit, les investisseurs trouvent les meilleures conditions à offrir. Et d’ailleurs, quand vous regardez sur les 10 dernières années, le Gabon a repoussé quelquefois, des offres qui lui paraissaient particulièrement couteuses. Donc nous n’avons pas le choix entre faire et ne pas faire. Nous avons besoin de faire pour construire, pour rattraper. Nous le ferons dans les conditions les plus satisfaisantes possibles. C’est pour cela que nous nous attelons à présenter nous-mêmes aux investisseurs des conditions de loyauté, de transparence… Par ailleurs, le fait d’intervenir ici (en zone Cemac, Ndlr), ne devrait pas nous empêcher d’envisager de faire autrement. Nous avons besoin d’argent pour développer notre pays. Nous privilégions la région (Cemac, Ndlr.) pour les raisons que j’ai indiquées plus haut, mais le plus important pour nous est de trouver les moyens pour construire les équipements, pour la croissance et l’amélioration des conditions de vie de nos populations.
Floyd Miles
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