Entre le 8 et le 22 avril 2024, la Banque des États de l'Afrique centrale (Beac) a l'intention de mettre en place trois opérations d'émission de bons Beac dans le but de collecter 150 milliards de FCFA dans les fonds des banques de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et Tchad) par opération, 50 milliards de FCFA. La première, qui a été lancée le 8 avril et dont les résultats sont attendus, se compose de titres ayant une maturité de 28 jours et rémunérés à un taux d'intérêt nominal de 3,5%. Les deux suivantes, qui se tiendront les 15 et 22 avril 2024, ont une maturité de 14 jours et un taux d'intérêt de 2,5%.

La banque centrale commence sa troisième série d'émission de bons Beac grâce à ces nouvelles actions. Cet institut d'émission a développé une nouvelle stratégie pour réduire la liquidité bancaire afin de lutter contre la proportion de l'inflation d'origine monétaire de 20% en limitant l'accès au financement bancaire. Les banques ont refusé de participer aux deux premières séries de ces opérations, indiquant plutôt un certain besoin de liquidité dans le secteur bancaire sous-régional.

Si la première série avait été considérée comme infructueuse en raison de l'absence de souscriptions, la seconde série a enregistré des taux de couverture de la demande inférieurs à 30 %. Le gouverneur de la Beac, Yvon Sana Bangui, explique que les critères d'éligibilité visiblement trop stricts suscitent un désintérêt des banques. La banque centrale a toujours la possibilité de revoir ces conditions afin d'attirer davantage les banques commerciales vers les valeurs émises par la Beac.

Les banques doivent s'assurer de ne pas solliciter de facilité de la Beac pendant la période de maturité de l'instrument émis et intégrer que les bons Beac ne sont pas éligibles au refinancement de la banque centrale afin de participer à ces opérations qui visent à céder de la liquidité à la banque centrale contre rémunération. Les banques de la Cemac sont soucieuses de continuer à financer l'économie sous-régionale, malgré la politique monétaire restrictive de la banque centrale et un certain nombre de critères austères.