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Café Robusta : le prix au kilo baisse.

Dernière mise à jours il y'a 2 ans

Le prix du café chute en seulement un mois. En effet entre le 17 décembre 2022 et le 17 janvier 2023, le prix minimum aux producteurs est passé de 900 à 800 FCFA, en baisse de 100 FCFA ; tandis que le prix maximum, lui, a dégringolé de 125 FCFA, passant de 950 à 875 FCFA.

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C’est ce qui ressort des données compilées par le Système d’information des filières (SIF), au cours de la période sous revue. Bien que le Système d’information des filières, système d’alerte sur les prix piloté par l’Office national du cacao et du café (ONCC), n’ait pas expliqué les raisons de cette baisse des prix, qui peut cependant être mise sur le compte de la timidité de la demande de la cerise rouge. Par ailleurs cette timidité caractérise le développement de l’ensemble de la filière café au Cameroun depuis plus de deux décennies, malgré les efforts de relance déployés aussi bien par le gouvernement que l’interprofession cacao-café (CICC).

Le Cameroun est le 6eme producteur de café en Afrique derrière l’Ethiopie, l’Ouganda, la Côte d’Ivoire, la Tanzanie et le kenya. Sa production entre 2022 et 2023 était estimée à 450 000 sacs de 60 kg de grains de café. Le Cameroun représente moins de 0,3% de la production mondiale de café. Cultivant surtout le robusta, il se tourne depuis peu vers l’arabica, profitant ainsi de ses régions à haute altitude et de son climat tropical et humide.

Un bref historique nous permet de souligner que le Cameroun relie l’Afrique occidentale à l’Afrique centrale avec une occupation de 70% de la population active, l’agriculture constitue un des piliers de son économie. En plus du pétrole et du gaz, le Cameroun dispose de ressources très largement diversifiées. Sa situation géographique l’a doté d’une agriculture à la fois riche et variée. L’aventure du café débute probablement en haute-Ethiopie où il était consommé sous forme de boisson et d’aliment. Il est transféré au Yémen qui va en développer la culture. La position du pays, au carrefour des routes de caravanes et l’accès à la mer avec le port de Mocha permettent au café de gagner de nombreux pays arabes. En Europe, il arrive aux alentours de 1600 avec des marchands venitiens. Il a fallu attendre la fin de ce siècle pour voir les hollandais puis d’autres européens commencer à répandre la culture dans d’autres pays.

La culture du café au Cameroun débute vers 1884. Jusqu’en 1925, les colons français se limitaient à l’étude de quelques variétés de café dans les jardins d’essais camerounais à savoir victoria, Ebolowa, Nkongsamba et Dschang. Dans les années 1925 et 1926, la culture connait une expansion et s’étend en zone forestière afin d’être testée. En 1927, ce sont les hauts plateaux de l’ouest qui deviennent le lieu d’expérimentation. Les hauts-plateaux du   Moungo vont s’avérer les terres les plus propices à la culture. Cette culture va véritablement s’accélèrer à partir de 1929 avec l’arrivée de René coste, ingénieur agronome, affecté à la station agricole de Dschang (1400m d’altitude). Après avoir étudié la culture du café dans les pays voisins, il revient en 1932 appliquer alors ses découvertes et organiser le mouvement coopératif dans l’ouest-Cameroun afin d’en assurer des services dans les domaines de la production, de dépulpage par groupe mobiles, de collecte en parche et de vente. Dès les premières années, la production des caféiers se révèle de très bonne qualité. Dans les années 60, le café va constituer une source de revenus significative pour les populations rurales et atteindre le million de sacs produits. L’année 1976 marque la création de l’ONCPB (office national de commercialisation des produits de base), afin d’organiser la commercialisation des produits de base et subventionner les coopératives.

Longtemps, le Cameroun va privilégier la culture du robusta, mais à partir de 1985, le pays connait une crise de ses exportations. L’impulsion de coopératives d’agriculteurs tourne alors vers la production vers du café arabica biologique de qualité supérieure. Au début des années 1990, la banque mondiale fait pression pour liquider l’ONCPB et libéraliser la filière. C’est l’année 1995 qui marque l’aboutissement de la libéralisation du secteur. Dès lors les prix d’achat aux planteurs vont baisser et la qualité chuter. Aujourd’hui, une grande partie de la population a définitivement tourné le dos à l’économie basée sur le café malgré un plan de relance et de développement des filières cacao et café initié en 2014. Le Cameroun produit majoritairement du café robusta, de façon extensive entre 800 et 1000m d’altitude, malgré une production en dents de scie. Le café camerounais bénéficie de sols volcaniques, d’un climat idéal pour la caféiculture et d’une altitude allant jusqu’à 2200m.

Les régions du littoral notamment le département du moungo, sanctuaire du robusta et de l'ouest se partagent l’essentiel de la production totale du pays en concentrant plus de 75% de la production. Les régions du centre, de l’est et du sud totalisent environ 5% et produisent exclusivement du robusta. Le nord-ouest produit uniquement de l’arabica tandis que le sud-ouest propose les 2 variétés à hauteur de 15%.

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bernardo carlos ndjomo
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