Le Cameroun s'apprête à connaître une année rigide en 2025, avec une série de mesures visant à renforcer les finances publiques et à accroître les recettes internes. Selon la circulaire présidentielle sur la préparation du budget 2025, signée le 23 octobre dernier, le gouvernement camerounais donne la priorité à la mobilisation optimale des recettes internes non pétrolières.

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement va mettre en œuvre un dispositif réformé pour la fiscalité locale, afin de rendre optimal le financement de la décentralisation. Les exonérations fiscales sur certains produits de grande consommation, tels que le riz, les huiles végétales et les poissons, seront réduites ou supprimées. Cette mesure vise à générer des recettes supplémentaires pour l'État et à réduire les dépenses fiscales.

Selon Louis Paul Motaze, ministre des Finances, "l'accompagnement de la politique d'import-substitution impose que les exonérations sur certains produits, qui grèvent en balance commerciale et sont ciblés dans le cadre de cette politique, soient aujourd'hui réduites ou progressivement supprimées". Cette décision devrait entraîner une augmentation des prix du riz, du poisson surgelé et du blé.

En outre, le gouvernement va poursuivre l'adaptation de la législation aux transactions électroniques, avec l'obligation pour les plateformes de commerce en ligne de liquider, déclarer et reverser la TVA sur les transactions numériques effectuées par les consommateurs camerounais. Cette mesure vise à combler les lacunes fiscales dans le secteur numérique.

La fiscalité environnementale et l'Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) seront également renforcés pour réaliser leur potentiel. Les recettes non fiscales seront également étendues, avec l'élaboration d'un code dédié à cette catégorie de ressources.

En matière d'endettement, le gouvernement camerounais donnera la priorité aux emprunts concessionnels et réduira les emprunts non-concessionnels. Les émissions de titres publics de longue maturité seront privilégiées pour sauvegarder les intérêts de l'État. Le gouvernement va également recourir aux rachats et aux rééchelonnements de sa dette sur le marché financier domestique pour prévenir tout risque de défaut de paiement.

Enfin, les entreprises publiques recevront les subventions étatiques au prorata de leurs performances et en tenant compte de leurs dépenses réelles et de l'historique de leurs budgets antérieurs. Cette mesure vise à promouvoir l'efficacité et la transparence dans la gestion des entreprises publiques.

Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), le Cameroun devrait connaître une croissance économique de 4,5% en 2025, grâce à la mise en œuvre de ces réformes. Cependant, le gouvernement devra également faire face aux défis liés à la sécurité régionale et à la pandémie de Covid-19.