Dans le détail, cette performance est justifiée par une nette amélioration du taux de rémunération du compte d’opérations qui, lui, est corrélé aux taux directeurs de la Banque Centrale européenne(BCE). En effet, la BEAC doit, selon une convention, déposer 50% des avoirs en devises des pays de la zone CEMAC dans ce compte, ouvert dans les livres du Trésor français en contrepartie de la garantie de convertibilité offerte par la France.

Selon les informations que nous livre la BEAC, ce taux de placement est calculé sur la base du Taux de facilité de prêt marginal(TFPM) de la BCE. Lorsqu’il est inférieur à 0,75%, la BEAC perçoit 0,75% d’intérêts mais s’il est supérieur ou égal à 0,75%, le rendement minimum pour la Banque centrale est de 1% du montant.

Selon les informations recueillies auprès de  Cedrick JIONGO dans son article paru à Eco matin, cette conjoncture favorable intervient au moment où au sein de la zone CEMAC, le débat sur l’avenir du FCFA est évoqué en hauts lieux. Le 17 mars dernier, les chefs d’États de la sous région ont reçu les résultats d’une étude commandée à la BEAC en 2019 ; laquelle propose « un schéma approprié, conduisant à l’évolution de la monnaie commune ». Les contours de cette proposition n’ont pas été mis à la disposition du public mais des sources médiatiques anticipent sur une réforme calquée sur le modèle de l’UEMOA c’est-à-dire clôture du compte d’opérations, rapatriement des réserves de change au siège de la Banque Centrale, retrait progressif des représentants français au sein du conseil d’Administration de la BEAC, ainsi qu’une nouvelle dénomination de la monnaie.  

Soulignons que pour contenir l’inflation qui a atteint son niveau le plus élevé (10,1% en novembre 2022) depuis au moins 25 ans, la BCE a dû relever à 4 fois d’affilée ses taux directeurs en 2022 ; Ce qui a provoqué l'augmentation de la rémunération sur le compte d’opérations  jusqu’à atteindre 2,43% au 4e trimestre 2022.