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Subventions aux carburants : l’Etat envisage une réduction en 2024.

Dernière mise à jours il y'a 1 ans

En 2024, le Cameroun projette de réduire les subventions des prix du carburant de 56%.

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Le montant alloué aux transferts et subventions en 2024 devrait passer de 1 172,8 milliards de FCFA en 2023 à 1 033,2 milliards de FCFA, soit une baisse de 139,5 milliards de FCFA (-11,9%). Cette diminution attendue est principalement due à la dotation dédiée pour soutenir le prix du carburant à la pompe. Celle-ci devrait passer de 453,3 milliards de FCFA en 2023 à 200 milliards de FCFA en 2024, soit une baisse de 253,3 milliards de FCFA en terme absolu et de 55,8% en terme relatif. C'est ce qui ressort du Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme 2024-2026.

Le document, préparé par la Direction générale du budget du ministère des Finances (Minfi) anticipe cette réduction des subventions par « les effets conjugués de la baisse des cours mondiaux et du relèvement des prix à la pompe ». Ces prévisions du gouvernement rejoignent donc une analyse récente de l'agence de notation financière américaine Fitch Ratings, dans laquelle elle annonçait que les prix de l'essence à la pompe au Cameroun, et plus généralement l'inflation, repartent à la hausse. En effet, cette dernière laissait entendre que les subventions aux carburants, qui sont passées de 700 milliards de FCFA en 2022 à 453,3 milliards de FCFA en 2023, poursuivront leur tendance à la baisse l'année prochaine.

A noter que la baisse des subventions en 2023 s’est traduite par l’ajustement des prix à la pompe. Ainsi, depuis le 1er février, le prix du litre de super est passé de 630 Fcfa à 730 Fcfa (+15,8%) et le gasoil à 720 Fcfa le litre contre 575 Fcfa avant (+25,2%). De l’autre côté, même s’il ne s’appesantit pas sur les mécanismes à implémenter, l’Etat entend tout de même procéder à la réhabilitation et à la modernisation de la Société nationale de raffinage(Sonara) qui avait été victime d’un violent incendie en mai 2019. Le but étant de réduire la facture des importations de plus en plus croissantes. Pour preuve, d’après les données de l’Institut national de la statistique(INS) le Cameroun a dépensé 692 milliards de Fcfa (+65%) pour l’achat des carburants et lubrifiants de l’étranger à fin septembre 2022.

Dans la même lancée, l'on apprend qu'une provision de 20 milliards a été allouée pour le soutien des prix du gaz. Rappelons qu'en 2022, le pays a débloqué 75 milliards de FCFA dans le même but. Cela signifie que les subventions au prix du gaz ont diminué de 55 milliards de FCFA (-73,3 %) en deux ans. Les chiffres n'excluent pas la possibilité d'une hausse des prix du gaz dans les prochains jours.

 Par ailleurs, Il est à noter que le Cameroun ne suit que les recommandations d'un de ses principaux bailleurs de fonds, le Fonds monétaire international (FMI), qui s'oppose au financement de produits destinés à la consommation de ses citoyens. « Le FMI ne s’embarrasse pas de diplomatie pour faire savoir au gouvernement que les subventions actuelles plombent la réalisation et l’atteinte des objectifs qu’il se fixe et surtout l’évolution sereine du programme économique et financier qu’il a conclu en juillet 2021 et qui va lui permettre de capter d’importants appuis budgétaires », s'indignait l'institution de Bretton Woods en juin 2022.

Cela signifie que l'objectif à long terme du FMI est d'éliminer complètement les dépenses liées aux subventions sur les carburants, libérant ainsi un espace budgétaire pour financer les investissements productifs et les dépenses sociales. « Les subventions sont mal ciblées en ce qui concerne les couches vulnérables, et ont un effet d’éviction sur les dépenses prioritaires. A titre d’illustration, les subventions aux prix des produits pétroliers représentent six fois le budget alloué à l’agriculture, quatre fois celui de la santé et plus de trois fois celui de l’énergie et de l’eau », a déclaré l'institution financière, un jour après que le Cameroun ait augmenté les prix à la pompe en février dernier.

 

 

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Ophelie Ada Zoa
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