Sommet de la Francophonie : richesse culturelle et opportunités économiques du français
Dernière mise à jours il y'a 2 moisAvec ses 321 millions de locuteurs sur les 5 continents, ce qui en fait la 5e langue la plus parlée au monde, le français dispose d’un potentiel incomparable qui, selon les estimations de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), devrait doubler d'ici 2050. C’est ce potentiel linguistique, économique, diplomatique, social et culturel qui a fait l’objet de débats, propositions et préconisations, à l’occasion du XIXe Sommet de la Francophonie, un événement organisé pour la première fois depuis plus de 30 ans en France, les 4 et 5 octobre 2024.
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« La tenue de ce sommet en France résonne aussi avec un certain nombre d'enjeux pour la francophonie, en particulier la place de la langue française et le rôle de la francophonie dans la diffusion du français à l'échelle internationale, dans un environnement numérique dans lequel de nouveaux outils, tels que l'intelligence artificielle, peuvent jouer un rôle majeur dans la diffusion des contenus en français », souligne Mme Senghor.
Présent sur les cinq continents, le français se trouve sur tout le globe et conserve un fort dynamisme avec de nombreux nouveaux locuteurs chaque année, particulièrement en Afrique. Sur les 321 millions de francophones dans le monde, près de 60 % sont sur le continent. « L'Afrique est un continent majeur pour la francophonie », appuie la secrétaire générale adjointe. Sa forte démographie mais aussi une amélioration des systèmes éducatifs contribuent en effet à la croissance de la langue de Molière. Malgré cela, le français, 5e langue la plus parlée au monde, connaît un recul en Afrique où la France a vu ses relations se détériorer, voire cesser avec plusieurs pays. C'est notamment le cas au Sahel où a émergé ses dernières années, un fort sentiment antifrançais qui s'est également répercuté sur la langue. Les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES), le Mali, le Burkina Faso et le Niger, sont suspendus depuis 4 ans de l'OIF en raison des coups d'État survenus dans ces pays et des juntes qui se sont installées au pouvoir. À l'inverse, la Guinée a été réintroduite le 24 septembre après 3 ans de suspension.
Signe de cette rupture, le français n'est désormais plus la langue officielle au Mali et au Burkina Faso avec un accent mis au contraire sur les langues locales. Autres évolutions visibles, le choix de certains pays de se tourner vers l'anglais. C'est notamment le cas du Rwanda qui a fait ce choix pour l'enseignement en 2008 ou encore du Togo et du Gabon qui l'ont adopté comme langue principale et ont intégré le Commonwealth. « C'est important de décorréler la francophonie de la France, le français déborde largement de la France. Cette ambition a été portée par des chefs d'État d'Afrique et d'Asie, nouvellement décolonisés, comme un outil de coopération sur le plan technique et culturel. Cette idée d'un centre et ses périphéries est complètement dépassée », insiste Valérie Senghor, ajoutant que « dans un monde globalisé, la langue française baigne dans le plurilinguisme », ce qui en fait son attractivité.
« Il est important pour la France d'investir dans le développement de l'éducation et de la langue française, si elle veut garder ce lien privilégié économique avec les pays francophones », indiqué Hasnaine Yavarhoussen, directeur général du groupe malgache Filatex qui accompagne notamment des programmes extrascolaires en français, persuadé que cela « permet de connecter plus facilement, mettre en place des relations économiques, aller vers des investisseurs… ».
Floyd Miles
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