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Sécurité énergétique en zone Cemac : un nouveau système de financement public-privé en gestation.

Dernière mise à jours il y'a 12 mois

Pour ce faire, les gouvernements ont décidé de puiser dans l’épargne publique de chaque État membre et d’harmoniser les textes juridiques.

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Du 8 au 11 novembre 2023, la 3ème édition du Central Africa Business Energy Forum (Cabef 2023) s’est tenue à Ndjamena au Tchad. Dans le cadre d'un atelier correspondant, des responsables gouvernementaux du secteur de l'énergie se sont réunis sur le thème « capitaliser sur les opportunités d’investissement dans les infrastructures énergétiques de l’Afrique Centrale et assurer la sécurité énergétique dans la sous-région à travers un financement en partenariat public-privé » ; la problématique a été passée en revue.

Dans le détail, selon les participants, les pays membres de la Cemac ont constaté que les importations des produits en hydrocarbures dans la région représentent une part de marché plus importante que tout autre produit, alors que cinq pays membres de la communauté produisent du pétrole. Outre la République centrafricaine (RCA), qui ne produit pas encore ces produits localement, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon, la République démocratique du Congo et le Tchad sont les fournisseurs de produits d'hydrocarbures.

Selon un rapport de la Beac (Banque des États de l'Afrique centrale), principale institution monétaire de la Cemac, les importations de ces produits se sont élevées à plus de 3 000 milliards de FCFA en 2018. Dans ce lot, le Cameroun a représenté près de la moitié des importations totales, établissant un nouveau record d'importation. « En 2016, on avait quatre raffineries qui fonctionnaient dans la zone Cemac et aujourd’hui, visiblement, il n’y a que le Tchad qui possède une industrie hydraulique qui fonctionne normalement. Nous avons beaucoup d’agents qui vont acheter ces produits pétroliers raffinés alors que nous disposons de la matière première. C’est beaucoup d’argent qu’on pourrait se servir au niveau de la sous-région pour pouvoir développer des projets intégrateurs à notre niveau. », a martelé Ngabo Seli Mbogo, Commissaire en charge du département des marchés communs de la Cemac.

Pour expliquer cette augmentation des importations de produits pétroliers, certains États membres de la Cemac imputent la crise pétrolière de 2014-2015, ajoutée à cela la pandémie de coronavirus. La tendance inflationniste qui est restée forte en 2023 a contribué à ce que les importations continuent d’augmenter dans la sous-région. « À ces deux causes s’ajoute le conflit entre la Russie et l’Ukraine dont les effets sont très forts sur leurs économies », selon les explications . « Cela nous oblige à trouver des moyens de financement plus innovants. Et c’est pour cela que la question des PPP doit être envisagée de manière plus soutenue pour voir comment nous pouvons mutualiser les efforts. Peut-être en levant un peu l’épargne publique dans nos différents pays, je pense qu’il y un potentiel qui pourra être capitalisé. Ça permettra de commencer quelque chose », souligne Ngabo Seli Mbogo. Et d’ajouter qu’ « il y a une nécessité d’harmoniser les textes  juridiques. Aujourd’hui au niveau de la Cemac, cinq pays sur les six disposent déjà des lois sur des partenariats public-privé à l’exception de la Guinée équatoriale. Au niveau de la commission de la Cemac, la réflexion a déjà été engagée pour pouvoir élaborer une stratégie régionale des PPP qui va essayer de fédérer toutes ces lois nationales et aboutir à une réglementation communautaire qui pourra faciliter la mise en œuvre de certains projets comme le projet Cabs. Il va falloir que les politiques publiques épousent cette idée et lui donnent leur onction. Cela évitera un éléphant blanc comme le projet Air Cemac qui n’a jamais décollé » ; si l’on veut parvenir à un financement partenariat public-privé des hydrocarbures dans la zone Cemac. 

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Ophelie Ada Zoa
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