Lors d’une interview accordée à la télévision nationale ce 12 novembre 2023, Martin Paul Mindjos a révélé qu’au Cameroun, l’on tend vers la mise sur pied du Projet consulaire pour le développement de la porciculture (Proporc). Il s’agit d’une initiative lancée en juin 2022 par la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef). « Je pense que nous sommes au terme des études de montages de projet. En 2024, nous allons réaliser avec notre partenaire, les premières fermes…Nous allons construire à peu près 20 fermes pour la filière porcine », a-t-il déclaré.

Le budget qui sera alloué à ce projet nous est encore inconnu, encore l’origine des fonds. Toutefois, l’on sait que, la firme allemande Big Dutchman International GmbH, le leader mondial du marché des systèmes d'alimentation innovants, du matériel d'élevage et des systèmes de climatisation sera le maître d’œuvre de ce projet. La mission de cette entreprise est d'introduire des élevages porcins modernes au Cameroun conformément aux normes et réglementations internationales.  La convention y afférente avait d’ailleurs été signée en Décembre 2022.

L’effectivité et la réussite de ce projet garantirait à la filière porcine camerounaise, un avenir meilleur. Notons qu’en ce moment, ce secteur fait face à de nombreux défis, dont celui de l’encadrement. Le président de la Capef a d’ailleurs avoué que le secteur de l'élevage porcin n'est pas aussi organisé que le secteur avicole, où l'on distingue plus ou moins l’activité de production des poussins de celle des aliments ou encore l’activité de production des poulets de transformation, aux commerçants, etc.

L'un des plus grands défis sera d'augmenter la productivité pour répondre à la demande estimée à 75 000 tonnes. En 2021, le Cameroun a produit 44 105 tonnes, avec un déficit de plus de 30 000 tonnes restant à combler. Selon l’interprofession des éleveurs de porcs de l’Ouest citée par l'INS, 90 000 porcs, représentant 22,5% du cheptel camerounais de la région, ont été abattus en trois mois à cause des maladies animales susmentionnées. Des infrastructures d'élevage moderne sont donc nécessaires pour prévenir et même limiter les pertes de ce genre. Selon la loi de l'offre et de la demande, l'augmentation des capacités de production devrait faire baisser le prix du kilo de viande de porc, qui coûte actuellement au moins 3 000 FCFA. Cela reste inabordable pour les consommateurs à revenu moyen.

Pour le moment, nous ne savons pas où sera construite la première ferme. Il convient toutefois de noter que la région du Nord-Ouest a produit le plus de viande de porc au Cameroun en 2020 et 2021, bien qu'elle soit en crise depuis 2016. Toutefois, contre 13 403 tonnes en 2020, le nord-ouest a compté 12 234 tonnes (-9 %) un an plus tard. Des baisses similaires ont été observées en 2021 avec 2 269 tonnes (-39 %) dans le nord et 7 184 tonnes (-14 %) dans la région du centre.

Quoiqu’il en soit, espérons en tout cas que ce projet plein d’espoir n’échouera pas, comme ce fut le cas avec celui de la création d'une microfinance agricole, lancée en 2015 et qui a échoué en 2019 faute d’obtention d’agrément par la Cobac.