Construit il y a plus de 60 ans, le port de Garoua a connu une diminution de son activité en raison de l’ensablement. Sa réhabilitation, estimée à plus de 16 milliards de FCFA, vise à revitaliser les échanges commerciaux avec le Nigeria et à formaliser une part significative des transactions avec ce voisin. En effet, l’infrastructure, qui, dans les années 1960 atteignait déjà un trafic de 60 000 tonnes de marchandises par an, a perdu de sa superbe, au fil du temps et les navires qui, jadis, jetaient l’ancre sur les berges du Logone, ont progressivement cédé la place aux pirogues. Avec comme conséquence, un trafic qui, depuis les années 1990, n’a pas dépassé les 12 000 tonnes de marchandises.

Pour repositionner le port fluvial de Garoua dans son rôle de poumon économique du Septentrion, le Port Autonome de Douala émet déjà des idées: « nous avons l’ambition de proposer au gouvernement d’élaborer un schéma directeur de développement, qui va être la boussole à travers laquelle tous les projets structurants vont se mettre en place pour atteindre cet objectif », comme l'affirme Cyrus NGO’O Directeur général du Port Autonome de Douala.

Sur cette infrastructure qui a plusieurs fois été au cœur de projets de réhabilitation sans succès, l’Etat du Cameroun surfe donc sur la bonne vague. En effet, le développement du Port fluvial de Garoua, depuis sa création aurait permis de booster l’économie dans la partie septentrionale du pays et faire face efficacement à l’extrême pauvreté des trois régions qui la constituent.

Cette vision, apprend-on, sera développée à travers un schéma directeur d’aménagement et de développement du port de Garoua à l’horizon 2025-2035. D’après l’étude, ce schéma directeur devra être cohérent avec notamment le schéma national d’aménagement et développement durable, le plan régional de développement du Nord ; mais aussi les investissements envisagés tels que le port sec de Ngaoundéré, le projet de prolongement du chemin de fer Ngaoundéré-Ndjamena qui devrait passer par Garoua.