Paul Biya a signé ce 22 juillet 2024, une série de décrets qui permettent au ministre de l'Economie de conclure avec deux institutions de la Banque mondiale (IDA et BIRD) deux accords de crédit de 271,1 millions de dollars (135 milliards de Fcfa) et 202,3 millions de dollars (126 milliards de Fcfa). Le montant total de ce financement, qui s'élève à 261 milliards de Fcfa, fait partie du Projet de mobilité urbaine de Douala.

Ce geste du chef de l'État renforce l'espoir quant au lancement réel, dans les prochains mois, du projet Bus Rapid Transit (BRT). En juin 2022, le décaissement pour la réalisation de ce projet annoncé depuis 2014 (10 ans) a été validé par la Banque mondiale (principal bailleur). Il s'agit d'un « système de métro avec des bus» qui est déjà en service dans plusieurs villes africaines, telles que Lagos (Nigeria), Dar es Salaam (Tanzanie), Johannesburg et le Cap (Afrique du Sud), et plus récemment Dakar (Sénégal).

Les travaux de ce projet routier commenceront très prochainement, à en croire des sources autorisées au sein de la Communauté urbaine de Douala. L'on apprend par ailleurs que pour l'heure,  le tracé de l'infrastructure a déjà été réalisé. Le travail préliminaire impliquant l'évaluation des biens touchés a été réalisé. Les personnes à indemniser sont également connues. D'ailleurs, le financement prévu de la Banque mondiale inclut les frais d'indemnisation. « Pour le projet BRT, nous sommes presqu'à la phase terminale. Nous attendons le décret d’indemnisation qui donnera le top […] Il faut maintenant un acte administratif qui permette d’avancer et qui nous permettra aussi, une fois qu’il est signé, d’avoir le déblocage des fonds de la Banque mondiale», plaidait à la radio nationale en janvier dernier, Roger Mbassa Ndine, le Maire de Douala.

Selon les données de la Communauté urbaine de Douala, la capitale économique du Cameroun est en plein essor démographique avec environ 4 millions de personnes. En raison des modes de transport parfois limités et de l'état médiocre de certaines infrastructures routières, il devient ardu pour les individus de se déplacer. Le futur BRT est donc proposé comme une réponse à cette problématique urbaine. « 2,41 millions de personnes se déplacent par jour dans la ville de Douala et le temps parcouru par moyen est de 24 minutes ce qui est énorme. 65% se déplacent soit par voiture, par moto ou par bus. 24,5% sur 1 000 habitants sont détenteurs d’un véhicule. En somme, la ville fait face à un problème de mobilité qui fait perdre beaucoup d’argent à économie quand on sait que le temps c’est de l’argent et que Douala (capitale économique) produit pratiquement 38% du PIB national », révèle un cadre de la Communauté urbaine de Douala qui cite une étude réalisée sur la ville. Si le BRT effectif, « 74% de la population de Douala pourra emprunter ce transport en commun ».