Cette situation met la pression sur les pouvoirs publics qui ambitionnent d'assurer l'autosuffisance alimentaire et de conquérir les marchés des sous-régions de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (Ceeac).

Selon le Minepia, « la non-atteinte des objectifs de cette période pourrait s'expliquer par les différents chocs à savoir le conflit russo-ukrainien en 2022 et l'augmentation du prix du carburant en février 2023 ». Le Plan intégré d'import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah) 2024-2026 vise à accroître la production de 10% par an et à réduire les importations, mais ne devrait pas résorber les importations massives à court ou à moyen terme.

Le gouvernement attribue la légère progression de la production laitière en 2023 (+2%) à la participation du secteur privé et l'importation de vaches laitières hautement productives. « Le secteur privé et l'importation des vaches laitières ont contribué à une évolution de 2% de la production nationale au cours de cette période », selon le Minepia .

Cependant, le pays doit encore relever des défis pour accroître sa production et réduire ses importations.  A en croire le Piisah, parmi les plus urgents on peut citer : l’acquisition des infrastructures de conservation et de stockage et l’acquisition des infrastructures (de la chaîne de froid, étables, etc.) ; la structuration de la filière en interprofession indépendante ; le désenclavement des bassins de production ; la formation et le renforcement des capacités pour la maîtrise des processus de collecte, conservation, transport et transformation de lait. L'effectivité de ces mesures devrait conduire à une production de lait nationale de 471 675 tonnes d'ici 2035.

En attendant la concrétisation de ce plan gouvernemental, le pays fait recours aux importations pour combler le déficit. Selon l'Institut national de la statistique (INS), 17 217,9 tonnes de lait (-2,3%) en poudre ou concentré ont été importées en 2023 à hauteur de 35 milliards de Fcfa (5).