Cette réalité est observée à Yaoundé, capitale camerounaise et à Ndjamena au Tchad depuis samedi 7 Janvier. Dans le même temps, d'autres pays comme le Sénégal et le Congo-Brazzaville ont récemment annoncé des hausses de prix. Y a-t-il une pénurie de carburant sur le continent ? Est-ce le résultat d'une tension sur le marché ? Face à cette nouvelle pénurie déstabilisante, ces interrogations sont légitimes.

 La guerre en Ukraine et les sanctions européennes contre la Russie ont détourné les produits pétroliers russes vers d'autres acheteurs, déséquilibrant les approvisionnements dans le monde entier. Par conséquent, si le prix du pétrole est revenu à environ 80 dollars le baril contre 120 dollars en mars; les coûts de raffinage ont augmenté, pesant sur les pays qui n’ont pas, ou pas suffisamment les infrastructures nécessaires. Seront donc affectés, en Afrique, les pays enclavés, les pays côtiers également, même les producteurs de pétrole brut qui font face à une pénurie de capacité de raffinage et à la hausse des prix d'achat seront touchés.

Confrontés à des difficultés financières qui s’accompagnent d’une inflation généralisée, les États ne disposent pas toujours des fonds nécessaires, ce qui entraîne un ralentissement de l'offre.

Pour compenser, les gouvernements hésitent à augmenter vigoureusement les prix à la pompe. Pour les maintenir, ils ont réduit les impôts et parfois amputé les budgets. C’est le cas du Cameroun qui a perdu 8 milliards de francs CFA chaque mois depuis avril. Si les prix à la pompe connaissent une hausse effective, ce ne sera une surprise pour personne. En effet, Le chef de l’Etat, le Président Paul Biya a prévenu le peuple à ce propos le 31 Décembre dernier, lors de son traditionnel discours à la nation. Le Cameroun comme d’autres pays africains, ne peut visiblement plus subventionner le carburant pour des raisons budgétaires et dans le souci d’avancer dans son plan d’action pour le developpement.

Face à cette situation difficile, le Sénégal a décidé ces derniers jours d'augmenter de 100 francs CFA litre de carburant. Le Congo-Brazzaville, 5%, soit 24 à 30 francs supplémentaires. Ce qui reste sans commune mesure avec la hausse de 50 à 80% décidée en Centrafrique, après 9 mois de pénuries continues.