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Pêche illicite : le Cameroun veut faire lever les sanctions.

Dernière mise à jours il y'a 2 ans

Yaoundé, avec le soutien de ses partenaires, envisage de renouer les liens commerciaux avec l'Europe dans le domaine des produits de pêche. Amélioration de la gouvernance, révision des lois sur la pêche et l'aquaculture, intervention accrue de l'armée camerounaise et amélioration des procédures d'enregistrement des navires de pêche... Telles sont les initiatives proposées par le Cameroun du 3 au 4 avril 2023 à Douala.

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Le 5 janvier 2023, la Commission européenne a adressé au Cameroun un "carton rouge" pour non-coopération dans la lutte contre la pêche illégale et a proposé d'ajouter le pays à la liste des pays sanctionnés. La nouvelle était tombée tel un couperet. La commission menaçait également le pays de Paul Biya de le proposer aux États membres de l’Union Européenne, afin de le faire figurer à la liste noire des pays « non-coopérants », dont les produits de la mer sont interdits sur le marché européen parce qu'ils ne répondent pas aux normes sanitaires requises par les marchés européens. Cette menace signifiait par ricochet l’interdiction pour les Européens d'acquérir des navires de pêche battant pavillon camerounais ou de mener des activités de pêche conjointes avec ces navires.

Pour pallier cette situation, le pays de l’Afrique centrale a depuis pris des mesures correctives pour retrouver son statut d'exportateur de produits de la mer vers l'Europe. Le Cameroun veut désormais travailler avec des partenaires tels que la FAO (Organisation pour l'alimentation et l'agriculture) et agir rapidement. Dans cette lancée, un atelier tenu à Douala les 3 et 4 avril 2023 a vu rassembler différents acteurs locaux de la chaîne d’intervention de lutte contre la pêche illicite et illégale. Le sujet sur les contours de ce fléau mondial a meublé le débat. La pêche illicite et illégale « diminue les efforts de protection des espèces halieutiques, au niveau national et international », affirme le Dr. Guy René Mimbang, Directeur des pêches de l’aquaculture et des industries halieutiques au ministère des Pêches et des Industries animales. Dans le souci de remédier aux insuffisances des procédures d'enregistrement et de gestion du pavillon camerounais, aux faiblesses de la réglementation du pays pour lutter contre la pêche illégale non déclarée et non réglementée et aux violations des normes internationales, une révision de la loi sur la pêche et l'aquaculture est en cours.

Dans le détail, selon le Dr Guy René Mimbang, « Il s’agit d’intégrer les mesures très pertinentes en matière de lutte contre la pêche illicite, non-déclarée et non-réglementée y compris un régime des sanctions suffisamment dures, pour pouvoir décourager cette pratique. Sur un plan beaucoup plus global, au niveau des services du Premier ministre, il y’a des actions qui sont menées pour pouvoir impliquer toutes les administrations concernées, de voir de fond en comble, les procédures d’immatriculation des navires de pêche, et également de la gestion du pavillon Cameroun ».

Autre mesure/Initiative : le relancement et le renforcement de ce département ministériel avec l’armée camerounaise dans la poursuite des pêcheurs illégaux et illicites. Pour Lionel Kinadjian, chargé des pêches et de l’aquaculture à la FAO, « globalement, le mandat de la FAO dans le secteur de la pêche, est celui d’appuyer le travail de la gouvernance dans la gestion des pêches, à travers plusieurs domaines d’intervention, à la fois, dans le domaine scientifique, le domaine de la régulation, et l’aménagement des pêcheries ». Cette intervention est effective au Cameroun notamment à travers le programme « fish4Acp ». Il convient de noter qu'environ 100 000 tonnes de produits halieutiques sont capturées annuellement au Cameroun par le biais de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée par des pêcheurs illégaux du Nigeria, du Ghana, du Bénin, du Togo, de la Guinée équatoriale ou de la Chine. En conséquence, ces pratiques coûtent à l'économie nationale environ 20 milliards de FCFA chaque année.

 

 

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Ophelie Ada Zoa
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