Dans le cadre de la phase III de l'opération Halte au commerce illicite (Halcomi III), les douanes camerounaises ont saisi au cours des dernières 72 heures d'importants stocks de produits de contrebande divers. Parmi eux figuraient 7 000 tiges de cigarettes saisis ce 21 Aout 2021 par des membres de la Brigade commerciale de Yagoua, dans la région de l'Extrême-Nord. La cargaison provenait du Nigeria, selon les services de communication des Douanes, qui assurent la surveillance des douanes à la frontière et à l'intérieur du territoire. Des membres de la brigade des douanes et du commerce de la ville d'Idenau, dans le sud-ouest du pays, ont mis la main sur 10 cartons de 100 000 cartouches de cigarettes de marque Gold Seal à la clôture du port de la ville. La marchandise illégale saisie, toujours d'origine nigériane, a été transportée par bateau et la cargaison a été chargée dans un camion. La cellule de communication révèle que, « Grâce à la vigilance, les gabelous ont empêché que la ville de Kumba, lieu de destination, ne soit inondée par des cigarettes de contrebande ».

En effet, chaque semaine, les autorités compétentes signalent une nouvelle saisie de cigarettes issues de contrebande, signe de l'échec des mesures fiscales prises ces dernières années pour enrayer le phénomène. En particulier, le système de marquage fiscal par vignette, introduit comme une innovation dans la loi de finances 2009 et entré en vigueur en 2011, dans le but de réduire la contrebande de cigarettes, cigares et cigarillos en passant par le vin et les spiritueux. Au total, les pertes dues au commerce illégal au Cameroun sont estimées à environ 200 milliards de FCFA. Les pertes qui, issues du trafic des cigarettes et autres produits du tabac sont estimées à en moyenne 20 milliards de FCFA chaque année. Cela est dû non seulement à la porosité de la frontière terrestre (plus de 1600 km) entre le Cameroun et le Nigeria, mais aussi à de graves défauts dans les processus de production et de gestion des timbres.

En effet, au nez et à la barbe des autorités, le marché camerounais est inondé de timbres à la provenance douteuse. Cette réalité exacerbe la confusion sur les normes et la qualité, car des produits contrefaits de qualité et de provenance douteuses sont vendus dans les espaces publics avec des étiquettes visiblement taxées.