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Meurtre de Martinez Zogo : la presse camerounaise demande justice.

Dernière mise à jours il y'a 2 ans

SI les journalistes expriment leur indignation, les circonstances de la mort de leur confrère sonnent comme un avertissement des commanditaires.

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 Le 24 janvier, 100 journalistes se sont rendus au siège de la radio privée Amplitude FM à Yaoundé pour allumer des bougies et déposer des fleurs à la mémoire de leur collègue Arsène Salomon Mbani Zogo, dit « Martinez » dont le corps sans vie a été retrouvé la veille après un enlèvement qui a duré 5 jours. Ses collègues de la chaîne ont été bouleversés par la mort d'un homme qui était plus qu'un collaborateur. Martinez Zogo était le Directeur de la chaîne et la figure de proue du média à travers « Embouteillage », son émission phare et très populaire dans la capitale camerounaise diffusée du lundi au vendredi.

 « La disparition et le décès de Martinez Zogo laissent croire qu’il s’agit d’un crime crapuleux. Ce qui en rajoute au cynisme du projet d’enlever une vie humaine et de faire taire à jamais un professionnel des médias connu pour sa liberté de ton », s’est ému lundi le Club des journalistes politiques dans un communiqué.   

Une délégation de journalistes, conduite par Haman Mana, chef de publication du quotidien Le Jour et président de la Fédération camerounaise des organisations de presse (FediPresse), s'est rendue au ministère de la Communication pour une correspondance avec le propriétaire de l'établissement. Pendant plus d'une heure, les rédacteurs ont exhorté le gouvernement à faire la lumière sur cette affaire inédite qui gangrène les libertés publiques dans le pays. « Nous continuons notre travail d’interpellation afin que le plus tôt possible justice soit rendue… Nous pensons que les choses peuvent aller dans le bon sens », a déclaré Haman Mana au sortir de la rencontre.

Les journalistes ont exprimé leur indignation, mais il n'en demeure pas moins que les circonstances de l'assassinat de leur confrère sonnent comme une sorte d'avertissement. « C’est la première fois qu’un journaliste est enlevé, tué dans les conditions que tout le monde a vues, mais aussi qu’il y ait une sorte d’installation de la terreur », déclaration de Christophe Bobiokono, Directeur de publication de Kalara.  

Dans un communiqué de presse, un groupe de journalistes économiques dit s’inquiéter « de la détérioration des conditions de sécurité des hommes de médias, plusieurs d’entre eux ayant à maintes reprises reçues des menaces, y compris de mort, ou subi des représailles de diverses sortes ». « C’est un grave coup porté à la démocratie et à la liberté de la presse », a réagi lundi, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) qui appelle Yaoundé à « mettre un terme au climat de violence pour les professionnels des médias ».

Ces préoccupations ont également été relayées par une délégation d'éditeurs qui a rencontré le ministre de la Communication. Selon elle, une liste de journalistes "à abattre" circulait sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines, et bien sûr le nom de Martinez Zogo y figurait. De quoi renforcer le climat de terreur qui règne dans la corporation.

« Nous avons évoqué avec le ministre le fait que certains autres journalistes se trouvaient sur la liste des commanditaires de la mort par rapport à ce qui circulait sur les réseaux et que le lien, c’était d’avoir traité d’une information en rapport avec la protection de la fortune publique », a réagi Christophe Bobiokono.

 

 

 

 

 

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Ophelie Ada Zoa
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