Marché de capitaux en 2023 : comment le Cameroun va-t-il se déployer ?
Dernière mise à jours il y'a 2 ansEntre diversification des instruments financiers, allongement des maturités et élargissement de la base de souscripteurs, le ministère des Finances camerounais déploie tout son potentiel pour mobiliser les 450 milliards nécessaires au financement du déficit de liquidités.
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Pour financer la pénurie de liquidités en 2023, l'État du Cameroun se tournera vers les marchés de capitaux nationaux, notamment le marché monétaire organisé par la banque centrale et le marché financier. La loi des finances 2023 permet au gouvernement de mobiliser jusqu'à 450 milliards de FCFA par l'émission des titres publics. A cet effet, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, s'est rendu le 16 février à Douala pour présenter le programme d'émission de titres publics aux investisseurs nationaux et étrangers. Le marché des titres publics de la Cemac a pris une tournure critique depuis que la Beac a gelé les prêts directs de l'État. Il permet en effet de lever des ressources supplémentaires essentielles au financement des dépenses d'investissement de l'État. Ces fonds permettront, d'une part, d'atténuer les goulots d'étranglement temporaires de liquidités et, d'autre part, de financer de nombreux projets d'investissement. En 2022, le pays a échappé avec environ 1200 milliards de dollars de financement.
Pour assurer une mobilisation efficace des ressources, le Cameroun doit intervenir à la fois sur la banque centrale et sur les marchés financiers sous-régionaux. Le premier privilégie les titres avec des échéances plus longues, comme trois ans. En effet, depuis que la pandémie de coronavirus a frappé, le pays a reconfiguré sa structure de produits financiers, privilégiant des ressources plus stables dans le temps. « Nous allons progressivement rallonger les maturités afin d’être sur tous les segments de la courbe des taux avec des obligations de 2 ans, 3 ans, 5 ans, 7 ans et 10 ans », a indiqué Louis Paul Motaze. Par ailleurs, après l'opération réussie de l'an dernier, le pays s'est à nouveau tourné vers le marché financier et a pu lever 235 milliards de FCFA, bien qu’il n'en cherchait que 200 milliards.
Lors de cette rencontre, le ministre des Finances n'a pas manqué d'arguments pour convaincre les investisseurs de la qualité des signatures camerounaises. Pour preuve, en 11 ans d'intervention, le pays n'a pas enregistré de défaut. Le Cameroun est un émetteur obligataire de référence sur le marché régional de la CEMAC. Le pays utilise un fonds d'amortissement de la BEAC pour assurer le service de remboursement de sa dette à moyen et long terme, et les banques appliquent des pondérations de risque réglementaires nulles à leurs titres. En effet, la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) ouvre un compte d'abandon pour chaque livre de prêt. Le 15 de chaque mois, pendant la haute saison fiscale, elle prélève le montant sur le compte unique du Trésor et le transfère sur le compte d'amortissement. A chaque échéance de remboursement, le compte de rachat sera débité pour créditer le ou les comptes de l'investisseur ayant sollicité ce prêt.
Cependant, la hausse constante de la courbe des taux indique des risques de liquidités menaçant les investisseurs. Le marché actuel de la BEAC, exclusivement souverain, est dominé par plus de 5 300 milliards de dollars d'encours de dettes, dont 80 % sont détenus par des banques commerciales. Une concentration qui menace la stabilité à long terme de ce marché. La rencontre avec les SVT a également été l'occasion d'échanger sur les moyens d'accélérer la relance des marchés secondaires, accessibles aux particuliers pour développer la base d'abonnés.
Floyd Miles
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