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Le Cameroun classé parmi les pays africains où les libertés numériques sont « gravement en difficulté ».

Dernière mise à jours il y'a 1 ans

L’Agence française de développement (AFD), dans une récente étude intitulée « Rapport sur les libertés numériques dans les pays francophones d’Afrique », a classé le Cameroun dans la catégorie des pays où les libertés numériques sont « gravement en difficulté » avec un score de 30/220. Le pays partage cette catégorie avec le Burundi, la Guinée équatoriale, le Djibouti, le Tchad et la République centrafricaine… Sur les 26 pays de l'espace francophone, seuls deux pays, l’île Maurice et les Seychelles, sont considérés comme des États libres.

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Selon l’AFD, « Les libertés numériques représentent l’ensemble des libertés individuelles et collectives associées au numérique. Ces libertés incluent le droit de maîtriser les logiciels présents sur ses appareils électroniques (le logiciel libre), le droit à la vie privée et à la protection de ses données personnelles (privacy), et la liberté d’information et de communication (Internet Freedom) sans être surveillé ou censuré ».

La note du Cameroun est basée sur des entretiens et des rapports référencés et reflète une série de mesures prises par les autorités pour réglementer le contenu sur Internet. Par exemple, le rapport fait référence à la loi du 12 décembre 2010 sur la cybersécurité et la cybercriminalité, qui prévoit des amendes et des peines d'emprisonnement pour la diffusion d'informations non vérifiables.

« Cette loi incite la population à ne pas contester ouvertement les informations diffusées par le gouvernement. Par ailleurs, elle interdit à quiconque de faire “des propositions sexuelles à une personne de son sexe” par voie de “communication électronique”. Cette loi vise de manière discriminante la communauté LGBT par ailleurs victime d’intimidations à travers le pays », explique l’AFD.

Concernant le dernier aspect, il ne faut pas oublier que l'homosexualité est un crime au Cameroun. Donc, l'interdiction de faire « des propositions sexuelles à une personne de son sexe » par voie de « communication électronique » n’est pas considérée comme une censure par la majorité des Camerounais.

Le rapport indique également que le Cameroun continue d'attaquer les « libertés fondamentales » sur Internet, et ce depuis le début de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en 2016. Il affirme que des journalistes et des militants des droits humains ont été emprisonnés ou torturés pour ce qu'ils publient en ligne. C'est notamment le cas de la journaliste Mimi Mefo Takambou, arrêtée et détenue en 2018 pour "diffusion de fausses informations" et d'un écrivain américano-camerounais arrêté puis expulsé après avoir posté sur les réseaux sociaux, l’auteur Patrice Nganang.  Mais dans le même temps, les autorités ont été accusées de négligence dans la diffusion de discours de haine, notamment sur les réseaux sociaux.

Le document mentionne également la faible pénétration d'internet au Cameroun, dont l'étude n'a pas eu d'impact positif sur le Cameroun. « Si 75 % des Camerounais ont un téléphone mobile et 79 % sont couverts par un réseau cellulaire, seuls 33 % bénéficient d’un réseau mobile 3G et 35 % ont un abonnement à Internet en 2021 », peut-on lire.

 

 

 

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Ophelie Ada Zoa
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