Selon une annonce du commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni, l'Union européenne prévoit d'accorder à la Tunisie une aide financière de 900 millions d'euros pour empêcher la déstabilisation du pays d'Afrique du Nord qui pourrait entraîner de nouveaux flux migratoires massifs vers l'Europe.

L’UE œuvre à « faciliter une nouvelle hypothèse d’accord » entre le gouvernement tunisien et le FMI, a déclaré Paolo Gentiloni à la chaîne de télévision italienne Sky TG24. Et d’ajouter : « La Commission européenne travaille sur une assistance financière de 900 millions d’euros en faveur de la Tunisie, en complément du financement que le pays est en train de négocier avec le Fonds monétaire international ».

« Les autorités tunisiennes souhaitent modifier certains aspects du programme présenté dans le cadre des négociations avec le FMI », a-t-il détaillé, soulignant la nécessité d’éviter un défaut de paiement dans ce pays. Sieur Gentiloni a d’autre part estimé que « la migration irrégulière devrait être considérée comme un problème commun à toute l’Europe et non pas comme une question qui n’intéresse que l’Italie », pays le plus proche de la Tunisie et destination majeure pour les migrants qui y arrivent de l'autre côté de la Méditerranée.

En mars, le ministre italien des affaires étrangères, Antonio Tajani a appelé l'UE et le FMI à aider la Tunisie et à empêcher la déstabilisation du pays d'Afrique du Nord, dont les 1 300 kilomètres de côtes marquent le point de départ vers l'Europe pour des dizaines de milliers d'immigrants locaux d'Afrique subsaharienne. Plus de 50 405 immigrants illégaux sont arrivés en Italie au cours des cinq premiers mois de 2023, contre 19 692 au cours de la même période en 2022, selon le ministère italien de l'Intérieur.

 Les données de l'ONU montrent également que la majorité des migrants illégaux arrivés en Italie depuis le début de l'année ont quitté la côte tunisienne, par rapport aux routes migratoires des années précédentes, lorsque la Libye était le principal point de départ des migrants. C’est un changement remarquable.

En octobre 2022, la Tunisie signera un accord intérimaire sur un programme d'aide de 1,9 milliard de dollars en échange de réformes économiques, entre autres, la suppression progressive des subventions sur les produits de base, la réduction des coûts de main-d'œuvre du secteur public et la réduction des coûts de certaines entreprises publiques détenues par l'Etat.

 Pourtant, Tunis a fait peu de progrès dans la mise en œuvre de ces réformes au milieu d'une crise politique, d'une inflation croissante et de profonds désaccords avec la principale organisation syndicale du pays, l'Union générale Tunisienne du travail (UGTT).