Selon un communiqué de la société, les utilisateurs Starlink des pays où l'entreprise n'a pas reçu d'autorisation légale de l'État, y compris le Cameroun, seront privés d'accès à Internet d'ici le 30 avril 2024. En effet, ces pays ne font pas partie de la liste des pays où le géant américain peut fournir les services d'internet par satellite. D’après Starlink, « comme indiqué dans nos conditions d’utilisation, la disponibilité de nos forfaits de services mobiles dépend de divers facteurs, y compris les approbations réglementaires. Si vous utilisez votre kit Starlink dans une zone autre que les zones désignées comme « disponibles » sur la carte de disponibilité Starlink, nous vous rappelons que cela constitue une violation des conditions Starlink et qu’à partir du 30 avril 2024, vous ne pourrez pas vous connecter à Internet ».

Deux semaines après la demande du gouvernement camerounais demandant la suspension des activités de Starlink en raison de son non-respect de la législation en matière de fourniture de services Internet, la société dirigée par Elon Musk, prend effet et cause. Le processus qui sera mis en place pour isoler les utilisateurs camerounais n'a pas été révélé par l'entreprise, mais des experts du domaine proposent des suggestions. Pour la Tech entrepreneur camerounaise Rebecca Enonchong, « Starlink va utiliser le même procédé qu’en Russie, c’est-à-dire le Geofencing. Chaque antenne Starlink est équipée d’un capteur type GPS qui permet à la compagnie de localiser leurs antennes satellites. Bien que les clients qui sont au Cameroun ont des comptes à l’étranger, Starlink a le moyen technique de pouvoir les identifier. », Renseigne-t-elle sur ses plateformes digitales.

De manière plus approfondie, la demande croissante pour les services d'internet par satellite au Cameroun, suite aux récents problèmes rencontrés par les opérateurs locaux, va être interrompue jusqu'à ce que les autorités compétentes délivrent la licence d'exploitation à Starlink. Proposée pour s'implanter dans le pays, l'entreprise américaine pourrait toujours discuter avec le gouvernement camerounais pour obtenir ces autorisations.  

Pour rappel, un marché noir des équipements Starlink s’est développé sur les plateformes de vente en ligne. Depuis que le gouvernement camerounais a annoncé qu'il souhaitait suspendre les activités de cette entreprise, les fournisseurs ont réduit à 250.000 FCFA voire même en dessous, les prix des kits Starlink qui étaient pourtant vendus entre 400 000 Fcfa et 800 000 Fcfa. Selon Rebecca Enonchong, « les utilisateurs non autorisés achetaient et enregistraient l’antenne parabolique dans un pays où elle était commercialisée, puis souscrivaient au service d’itinérance qui permet à ces derniers d’utiliser Starlink dans un autre endroit. Les conditions de service fixaient une limite à 2 mois mais cela n’a pas été appliqué par Starlink. Désormais Starlink appliquera cette politique d’itinérance à compter du 30 avril 2024. Cela semble être mondial et non limité à un pays en particulier. ».

En Afrique, à l'exception du Cameroun, le Zimbabwe, l'Afrique du Sud et le Botswana n'ont pas encore reconnu le service d'internet haut débit par satellite comme fournisseur officiel. Les habitants de ces pays devront encore patienter.