Dans un récent rapport, le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) au Cameroun révèle qu’au cours du mois de juillet, 3 655 personnes déplacées internes ont été enregistrées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à cause des violences. Le plus grand nombre de ces déplacés se trouve dans les départements de la Meme, de la Manyu, du Fako, pour ce qui est du Sud-Ouest ; et dans la Mezam et le Bui, pour ce qui est du Nord-Ouest.

Un chiffre révélateur en ce sens que malgré les efforts de négociations organisées par Yaoundé, suivis de l'appel à déposer des armes et la réinsertion, les séparatistes continuent de plus belle leur mission qui est celle de semer un climat de peur, d'instabilité et de famine, entraînant plusieurs personnes à l’exil.

En effet, l'on se rappelle qu'en seulement vingt mois, le conflit a fait près de 1 850 morts, 530 000 déplacés internes et des dizaines de milliers de réfugiés. Dans ces deux régions en crise depuis 2017, l’ONU dénombre 1,7 millions de personnes qui ont besoin d’assistance humanitaire. Parmi elles, plus de 638 000 sont des déplacées internes et 87 000 sont réfugiées au Nigeria voisin. L’on note tout de même plus de 442 000 personnes qui ont pu retourner chez elles.

Pour mémoire, la crise sociopolitique née en octobre 2016 dans les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest s’est muée fin 2017 en conflit armé. Sept milices armées sont actuellement en position de force dans la majorité des localités rurales. Les forces de sécurité ont mis du temps à organiser leur riposte, mais depuis mi-2018, elles infligent des pertes aux séparatistes.