La signature d'un accord entre le président Bola Tinubu et son homologue équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo sur le projet de gazoduc du Golfe de Guinée a finalement eu lieu à Malabo le 15 août dernier, après plus de trois ans de négociations. Selon le porte parole du gouvernement, « L'accord couvre les mesures législatives et réglementaires pour le gazoduc, son établissement et son exploitation, le transit du gaz naturel, la propriété du gazoduc, et des principes généraux ».

Il intervient deux ans après la signature du protocole d'accord de livraison de gaz nigérian au complexe gazier de Punta Europa, sur l'île de Bioko. L'accord prévoit l'envoi de flux de gaz échoué par le Nigeria vers les installations de Punta Europa par le biais d'un pipeline construit dans le cadre de l'accord. Selon la définition, une réserve de gaz échouée est un champ découvert qui demeure inexploitable pour des raisons physiques ou économiques.

« Le Nigeria dispose d’énormes ressources en gaz, dont une quantité importante se trouve en mer et nécessitera des investissements sans précédent dans les infrastructures pour les amener sur le marché […]. Cette collaboration permettra à une grande partie de ce gaz échoué d’accéder au marché mondial », renseignait le ministre nigérian Timipre Sylva.

Si ce partenariat stratégique va créer de nouvelles possibilités pour les deux pays, à en croire  Gabriel Obiang Lima, il permettra également d’« abolir les frontières géographiques et permettra la livraison de gaz du Nigeria aux installations de Punta Europa, en prolongeant ainsi leur durée de vie et lui donnant accès aux marchés énergétiques régionaux et mondiaux ». Déclaration lors de la signature du protocole d'accord en marge du cinquième sommet international de l'énergie tenu au Nigeria. Il ajoute que grâce à la réalisation de ce projet, son pays pourra préserver des parts intéressantes dans la nouvelle économie mondiale qui favorise des émissions de carbone faibles.

L'usine de production de GPL, l'usine de méthanol et l'installation de liquéfaction de gaz naturel constituent le complexe gazier de Punta Europa, dont la capacité nominale est de 3,7 millions de tonnes par an. Marathon Oil, Sonagas, Mitsui et Marubeni en sont les propriétaires. Malabo prévoit également d'y construire une raffinerie pétrolière.