C'est la 6ème fois cette année que l'institution d'émission monétaire prend cette décision, faisant d'elle, la banque centrale la plus agressive du continent après celle du Zimbabwe. Cette décision vise à faire face au niveau de l’inflation, qui a atteint 40,4 % en octobre dernier, contre 37,5% le mois précédent. Cela représente cinq fois le taux cible de 8 %, fixé par l’institution.  Le resserrement de la politique monétaire qui vise à réduire la demande, en rendant le crédit plus coûteux pour les ménages et les entreprises, ne semble plus suffire pour freiner l'inflation, qui a franchi la barre de 40% en octobre dernier.

La nouvelle décision est conforme à toutes celles que les autorités ont prises ces derniers mois, dans le but de contenir le coût élevé de la vie et résoudre les problèmes liés à la dette. Suite aux mesures d'austérité visant les salaires et les coûts de fonctionnement des hauts fonctionnaires, les autorités ghanéennes ont décidé de réduire les liquidités au sein de l'économie en augmentant progressivement le taux d'intérêt directeur de la BOG à 24,5 % en octobre. Un objectif qui semble encore raisonnable, compte tenu de la hausse du coût de la vie et de la dévaluation de la monnaie locale, le Cedi. Selon les chiffres du gouvernement, la dette nationale totale du Ghana s'élevait à 48,9 milliards de dollars fin septembre, dont 28,4 milliards de dollars de dette extérieure. La semaine dernière, le pays a annoncé qu'il utiliserait de l'or au lieu de dollars pour acheter des produits pétroliers face à la baisse des réserves de change; dans le même ordre d'idées, le ministre des Finances a promis de réduire les dépenses et d'augmenter les revenus. Le gouvernement négocie également un plan d'aide avec le Fonds monétaire international (FMI).

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