"L’Energie au Cameroun est devenu comme les jeux de lumières dans une boite nuit", lance la jeune Angèle, résidente à Yaoundé plus précisément au quartier émana. Comme elle, plusieurs camerounais ont en horreur l’entreprise chargée de la fourniture et de la gestion de l'électricité dans le pays. Pour les commerçants, les chefs d'entreprises et les ménages, les difficultés occasionnées par les perturbations  dans la fourniture de l’énergie électrique impactent sur la productivité des entreprises. Pour Willy, propriétaire d’un débit de boisson au rond point Nlongkak, les coupures intempestives lui causent un énorme préjudice financier: «  mon bar fonctionne timidement  par conséquent,  je ne peux plus honorer mes engagements financiers ». Même son de cloche chez Anita, promotrice d'un salon de coiffure.

« J’ai  jeté la semaine dernière deux kg de viande à la poubelle du fait des perturbations sur le réseau électrique », tels sont les propos au goût amère de Benjamin, habitant de la ville sucrière de NKOTENG. Joint au téléphone par ALPHA ECO, ce dernier nous renseigne que cette ville passe des jours, voire des semaines sans énergie électrique et appelle les autorités administratives à se pencher résolument sur la situation de cette ville du département de la haute sanaga.

Au delà des entreprises, les élèves ne sont pas en reste en pleine année scolaire où les coupures ne sont pas pour baliser le chemin de résultats scolaires probants. 

Malgré ce bilan peu reluisant, ENEO fait tout de même savoir que le Cameroun enregistre une augmentation du taux d’accès à l'électricité en 2022 de 71%. La plus forte progression enregistrée sur le taux d’accès à l’électricité au Cameroun depuis 23 ans.  Jusqu’ici, la progression la plus importante avait été enregistrée entre 2000 et 2001, période au cours de laquelle le taux d’accès à l’électricité est passé de 40 à 46%, en hausse de 6% en glissement annuel. Des résultats qui contrastent avec la réalité sur le terrain face aux jérémiades et aux énormes manques à gagner que déplorent les structures.

La question demeure: à quand la sortie de l'auberge au moment où on annonce le taux de réalisation des travaux du barrage de Nachtigal à pratiquement 98%?