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Cotco : Paul Simo Njonou prend les rênes.

Dernière mise à jours il y'a 8 mois

Il a été nommé ce 15 février 2024 à la suite d’un conseil d’administration extraordinaire de l’entreprise. Il remplace Harouna Bako, le magistrat qui l’a lui-même remplacé à la tête de la Société nationale de raffinage (Sonara), il y a seulement six jours.

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D’une longueur de 1080 km dont 900km en territoire camerounais, le pipeline Tchad-Cameroun, opérationnel depuis 2003 est conjointement exploité par Cameroon Oil Transportation Company (Cotco) et par Tchad Oil Transportation Company (Totco).

Ce 15 février 2024, un conseil d'administration extraordinaire de la Cotco, l'entreprise responsable de la gestion de la partie camerounaise du pipeline Tchad-Cameroun, a décidé de nommer Jean Paul Simo Njonou au poste de directeur général (DG). Il remplace à ce poste Harouna Bako, le magistrat qui a lui-même pris sa place à la tête de la Société nationale de raffinage (Sonara) le 9 février dernier. C’est donc à un jeu de chaises musicales que l’on assiste dans les récentes nominations des DG à la tête des entreprises Sonara et Cotco. Harouna Bako a hérité de la Sonara après son départ de la Cotco, où Simo Djonou Jean Paul a été nommé pour le remplacer.

La rotation de cette fonction entre les deux pays est autorisée par les statuts adoptés en assemblée générale à Paris le 24 mai 2023. Paul Simo Njonou sera ainsi secondé dans ses fonctions par la tchadienne Haoua Daoussa Deby, dont le pays contrôle 74,83% des parts contre 25,17% pour le Cameroun. En effet, à la faveur d’un transfert des actifs tchadiens, le Cameroun a récemment conforté sa position dans le capital. Le prédécesseur de M. Simo Njonou avait révélé dans un communiqué signé le 1er août 2023 que le « projet de gestion partagée » de l’oléoduc Tchad-Cameroun s’est « récemment matérialisé par le transfert par le Tchad de 20% de parts de la société à la République du Cameroun, portant ainsi son actionnariat à 25% (précisément 25,17%, puisque la SNH, qui porte les actions du Cameroun, détenait déjà 5,17% des parts, NDLR) ».

Au vu de cette configuration, le premier défi que devra relever le nouveau promu à la tête de Cotco sera de gérer une entreprise contrôlée par Ndjamena dans l'intérêt du Cameroun et du Tchad. Surtout dans un contexte où les actifs tchadiens au sein de l’entreprise lui sont disputés par Savannah Energy. « Cette junior-minière britannique conteste devant la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale de Paris (CCI), la nationalisation par l’Etat tchadien des actifs pétroliers anciennement détenus par Exxon Mobil au Tchad. Ce sont ces actifs réputés nationalisés, et que Savannah Energy dit pourtant avoir acheté à Exxon Mobil, qui donnent aujourd’hui au Tchad le droit à des parts majoritaires dans Cotco », peut-on lire dans les détails. Il devra s'assurer de l'entretien et de la maintenance de l'Oléoduc et de l'amélioration de la gouvernance de l'entreprise.

Notons que Paul Simo Njonou est le deuxième camerounais à occuper le poste de Directeur Général de cette entreprise après l'affaire Savannah susmentionnée, qui a quelque peu perturbé les deux États. Il relèvera également de sa responsabilité de rétablir les liens avec la Société nationale des hydrocarbures (SNH), qui est l'entreprise qui représente le Cameroun dans le conseil d'administration de Cotco. En effet,  la position de la SNH est apparue ambiguë pendant la procédure en cours dans le cadre du litige entre Ndjamena et Savannah Energy pour le contrôle de Cotco. Après une crise diplomatique entre les deux pays, la SNH a demandé à l'arbitre de la CCI de constater qu'elle « s'en rapporte à justice », c’est-à-dire qu’elle n’a pas d’arguments à opposer à Savannah Energy dans sa bataille contre l’Etat tchadien pour le contrôle de Cotco. Pourtant, apprend-on officiellement, le Cameroun semble avoir pris fait et cause pour le Tchad dans cette affaire.

Par ailleurs, Simo Njonou, qui reçoit le soutien du secrétariat général de la présidence de la République, sort de la SONARA avec un bilan peu élogieux. Son passage à la tête de cette structure a contribué au déclin de celle-ci, selon les observateurs. Il serait par ailleurs impliqué dans le scandale de l'assurance de la Sonara qui a coûté près de 200 milliards FCFA à l'État du Cameroun. La dette en question est née du fait que la Sonara n’était pas assurée avant l’incendie parce que Jean Paul Simo Djonou attendait les instructions de la hiérarchie. L’incendie s’est donc déclenché au moment où l’assurance n’avait pas été renouvelée. Au vu de tous ces évènements, Ndjamena soutient plutôt une candidature interne et ne veut pas d'un tel directeur.

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Ophelie Ada Zoa
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