Cemac: les cryptomonnaies affaiblissent le franc CFA en réduisant les stocks de devises de la zone, selon la Beac
Dernière mise à jours il y'a 8 moisAu cours du premier forum dédié à la fintech que la Banque des États de l'Afrique centrale (Beac) a organisé, elle a réaffirmé son opposition en ce qui concerne la régulation des cryptomonnaies dans cette sous-région.
Lire aussi : Réseau routier : le Cameroun franchit la barre de 10 000 kilomètres de routes bitumées !
La Banque des États de l'Afrique centrale (Beac) propose une fin de non-recevoir en réponse à la demande pressante des fintechs pour réguler les cryptomonnaies dans la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, Guinée-Équatoriale et Centrafrique). Au cours du premier forum dédié à la fintech qu'elle a organisé à Douala du 29 au 31 janvier 2024, la banque centrale a réaffirmé son opposition. La raison est que les stocks de devises de la communauté pourraient être asséchés par les cryptomonnaies.
Selon le directeur général de l’exploitation de la Beac, Jean-Clary Otoumou, « Les cryptomonnaies ne font pas encore partie du modèle de la banque centrale. Il faut que nous soyons tous conscients qu’à chaque fois que nous achetons à l’extérieur, nous dépensons nos stocks de devises et fragilisons notre monnaie. Si les gens pensent que les crypto-actifs sont un moyen de préserver leurs épargnes, il ne faut pas qu’ils oublient qu’ils transforment le franc CFA en dollar ou en euro qui constituent nos stocks communs et affaiblissent ainsi notre monnaie ».
Cependant, ce haut responsable affirme que la réflexion sur la création d'une blockchain (technologie qui permet de garder la trace d'un ensemble de transactions de manière décentralisée, sécurisée et transparente) ou d'une monnaie numérique de la banque centrale "est toujours en cours". Mais nuance-t-il, « nous ne réfléchissons pas du même côté que les acteurs des crypto-actifs ou des fintechs ». Ils considèrent que le système bancaire est imposant et lourd. Ils demandent une réglementation sur la blockchain car ils la considèrent comme un moyen agile et sûr. « Aujourd’hui, la plupart des commerçants qui achètent en Asie passent leurs commandes et paient leurs fournisseurs en cryptomonnaie. Cela a l’avantage de réduire les procédures et les délais », explique Armand Gaëtan Ngueti, directeur général d’UBTS, et président de la Blockchain association Cameroon (BAC), une association qui promeut le soutien et l’adoption des monnaies numériques.
Il pense que les transactions annuelles sur le marché de la blockchain en Afrique dépassent 100 milliards de dollars, soit plus de 60 000 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain. Selon une étude du ministère des Finances (Minfi) du 24 août 2023 sur le développement de la cryptomonnaie et les activités liées au système de Ponzi au Cameroun, il y a environ 900 000 utilisateurs de cryptomonnaie au Cameroun, soit 6,76% de la population active. Cela place le Cameroun au 11e rang des pays africains en termes d'utilisateurs de cryptomonnaies, tandis que le Nigeria est le plus grand utilisateur avec 22,33 millions d'utilisateurs.
Bien que la Beac reste opposée à la réglementation de la cryptomonnaie, la Commission de surveillance du marché financier de l'Afrique centrale (Cosumaf) a publié un nouveau règlement depuis le 1er août 2022 qui a libéré les cryptomonnaies du maquis sans leur accorder le statut juridique de monnaie. Il semble que même la République centrafricaine (RCA) ait abandonné l'utilisation du bitcoin comme monnaie légale
Floyd Miles
Actually, now that I try out the links on my message, above, none of them take me to the secure site. Only my shortcut on my desktop, which I created years ago.