En zone Cemac (Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique Centrale), le taux de croissance économique projeté en 2024 par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) est de 3,6%. C’est ce 25 mars 2024 que Yvon Sana Bangui, président du Comité de politique monétaire (CPM), de l’institution commune aux 06 Etats cette sous-région (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Gabon et Guinée équatoriale) a fait part de ces prévisions. C’était lors de la première session ordinaire de l'année en cours, qui s'est tenue à Yaoundé (siège de la Beac).

En comparaison avec les prévisions de croissance économique de 2,2% en 2023, ce taux a augmenté de 1,4%. Selon le gouverneur de la Beac, cette amélioration serait soutenue par « la bonne tenue des activités non pétrolières » dont la croissance augmenterait de 3,1% en 2023 à 4,1% en 2024, ce qui représente une augmentation de 1% en un an.

Malgré leur importance, ces nouvelles prévisions sont influencées par les changements dans l'actualité internationale, qui sont marqués par des incertitudes, telles que l'augmentation des tensions inflationnistes et la détérioration des perspectives économiques mondiales causées par la guerre en Ukraine. Pour illustrer cela, le taux d'inflation en zone Cemac, prévu à 5,5% en 2024, demeurerait inférieur à la norme (3%), bien qu'il soit légèrement amélioré de 0,1% par rapport aux prévisions révisées le 12 décembre pour le compte de l'année 2023.

Lorsqu'on observe les Perspectives économiques mondiales publiées par le Fonds monétaire international (FMI) en janvier 2024, on constate que la vie chère dans la région est influencée par un taux d'inflation mondial prévu à 5,8% (-1%), ainsi que par le "recul des prix des produits de base à l'échelle internationale". En plus de la croissance économique, il est prévu que la masse monétaire augmente de plus de 3%, passant de 9,1% à 12,6% un an plus tard.

En revanche, la Beac ne se limite pas à l'optimisme. Les recherches menées à Yaoundé ont aussi étudié l'avenir des finances publiques qui pourraient subir une détérioration au cours des 9 prochains mois. Le solde budgétaire hors dons, en particulier, serait de -0,2% en 2024, contre 0,0% du PIB en 2023. En outre, le déficit du compte courant (incluant les dons officiels) devrait diminuer de 3,5% du PIB en 2023 à 1,5% du PIB cette année. La Banque centrale affirme également que les réserves de change diminueront de 2,7% pour atteindre 6 699 milliards de Fcfa à la fin de 2024.

Selon chaque situation, le gouvernement camerounais prévoit une croissance de 4,3% en 2024. Le Congo, quant à lui, vise 5,6% en comparaison avec 1% en 2023. En revanche, le Gabon prévoit une croissance de 3,3 %, contre 2, 4% en 2023. Selon la BAD, la croissance de la République centrafricaine (RCA) devrait atteindre 2,9% en 2024 (par rapport à 2% en 2023). Selon la même source, il est prévu que le Tchad connaisse une croissance de 3,7% (+0,1%), tandis que la Guinée équatoriale devrait subir une récession avec une baisse de -1,4% de son taux de croissance en 2023 pour une baisse de 6,3% en 2024.