En effet, selon le Bulletin des statistiques sur les coûts et conditions du crédit dans la Cemac, produit et publié par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), le volume de nouveaux crédits mis en place au premier semestre 2022 a progressé de 350,2 milliards de FCFA en glissement annuel. Il a ainsi atteint 3 407,8 milliards de FCFA à fin juin 2022, contre 3 057,6 milliards de FCFA au cours de la même période en 2021, ce qui correspond à une augmentation de 11,45% en valeur relative.

Au cours du premier trimestre 2022, le volume global des nouveaux crédits consentis à l’économie par le système bancaire de la CEMAC a reculé de 11,25 %, se situant à 1 830,8 milliards FCFA contre 2 062,8 milliards FCFA enregistrés au quatrième trimestre 2021. L’essentiel de ces nouveaux crédits a été accordé par les banques, qui concentrent près de 99,26 % de part de marché (1 817,2 milliards FCFA), contre seulement 0,74 % de part de marché détenue par les établissements financiers (13,55 milliards FCFA). Une forte disparité des montants des prêts entre les différents pays est également constatée dans la répartition des nouveaux crédits, avec 74,57 % des prêts octroyés sur la période de référence par les établissements de crédit implantés au Cameroun et au Gabon, pour des volumes respectifs de 1 013,3 et 351,9 milliards FCFA.

Part types de bénéficiaires, de même qu'au quatrième trimestre 2021, les crédits mis en place au cours du premier trimestre 2022, ont été essentiellement destinés aux Grandes Entreprises (GE) et aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), qui concentrent respectivement 59,78 % et 21,70 % des prêts, représentant des volumes respectifs de 1 094,42 et 397,27 milliards FCFA. Les crédits aux particuliers se sont élevés à 214,5 milliards FCFA, correspondant à 11,72 % de l’offre de crédit contre 13,3 % au dernier trimestre 2021. Les crédits aux administrations publiques ont représenté 6,8 % de l’enveloppe globale des nouveaux crédits, pour une valeur de 124,5 milliards FCFA. Par maturité, les crédits à court terme, dont la durée est inférieure à 24 mois, ont couvert 82,4 % de l’enveloppe globale. Ce type de crédit est généralement destiné à financer les besoins de consommation et de trésorerie des ménages ainsi que des personnes morales. La part des prêts bancaires à moyen terme (durée comprise entre 24 et 60 mois) dans les nouveaux crédits a été de 13,0 % tandis que celle des prêts à long terme (durée supérieure à 60 mois) ont représenté 4,6 %.

Précisons que les taux débiteurs pratiqués par les établissements de crédit dans la CEMAC ont globalement progressé au cours du 1er trimestre 2022, s’élevant à 11,88 % contre 10,69 % en moyenne au 4ème trimestre 2021. Cette tendance haussière est uniforme pour toutes les catégories d’assujettis, puisque le TEG moyen des banques est passé de 10,64 % à 11,83 % et celui des établissements financiers de 18,00 % à 18,73 % sur la période de référence. Cet accroissement généralisé des taux débiteurs intervient dans un contexte de resserrement de la politique monétaire de la Banque Centrale avec notamment le relèvement du taux directeur de 3,25 % à 3,50 % en novembre 2021, laissant ainsi envisager que les récentes mesures restrictives prises par la BEAC pourraient renchérir le coût du crédit. Toutefois, cette évolution a été contrastée selon les pays. La hausse des taux a concerné particulièrement le Gabon (de 14,92% à 21,96%), la Guinée Equatoriale (de 9,32 % à 11,25 %) et la RCA (de 10,27% à 10,63%). S’agissant des autres pays, ces taux ont connu une légère baisse au 1er trimestre 2022 : Cameroun (9,15 % contre 9,63 %), au Congo (10,27 % contre 10,63 %) et au Tchad (8,47 % contre 9,59 %).