CEMAC: baisse du taux d’inflation en 2023
Dernière mise à jours il y'a 7 moisAu quatrième trimestre 2023, l’inflation dans la zone CEMAC, en moyenne annuelle, a poursuivi sa tendance baissière, amorcée depuis le deuxième semestre, même si elle demeure encore élevée au-dessus de la norme communautaire de 3 % en moyenne annuelle.
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Le taux d’inflation en moyenne annuelle est revenu à 5,6 %, après 6,2 % au troisième trimestre 2023, comme en 2022. En glissement annuel, l’inflation dans la CEMAC a ralenti en novembre 2023, après deux mois consécutifs d’accélération (5,2 % en septembre et 5,3 % en octobre 2023), pour ressortir à 4,8 % à fin décembre 2023. A fin décembre 2023, l’indicateur du taux d’inflation médian révèle une décélération encore plus importante à 3,9 % en moyenne annuelle, après 4,4 % en septembre 2023, contre 5,2 % un an plutôt. En glissement annuel, il est revenu de 6,3 % en décembre 2022, à 3,3 % un an plus tard, après 3,1 % en septembre 2023.
En termes de contributions relatives par pays, en glissement annuel, à fin décembre 2023, le Cameroun continue de porter la dynamique des prix de la Sous-région (contribution de 65,2 points) du fait de son poids dans l’activité économique sous-régionale et de la tendance sensiblement haussière de l’inflation dans le pays, suivi du Tchad (14,9 points), du Congo (10,2 points), de la Guinée Equatoriale (4,2 points), du Gabon (4,0 points), et de la République Centrafricaine (1,6 point).
Pour l’essentiel, la dynamique des prix a été impactée à fin décembre 2023 par une contribution de la fonction « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » de 1,9 point (+4,6 %), contre 4,6 points à la même période un an auparavant (+11,7 %) et de la fonction « transport » de 1,4 point (+14,6 %) contre 0,3 point (+3,7 %) un an plutôt, en lien principalement avec la révision à la hausse des prix des carburants à la pompe en République Centrafricaine, au Cameroun, au Congo et au Tchad. En effet, la fonction alimentaire a entamé, en moyenne annuelle, une évolution décroissante depuis le mois de mars 2023, qui s’est poursuivie jusqu’en décembre, tandis que la fonction transport a continué de s’accroître jusqu’en décembre 2023.
Comparée à ses principaux partenaires, la CEMAC a enregistré des différentiels d’inflation globalement mitigés à fin décembre 2023. Ainsi, en glissement annuel, le différentiel d’inflation a été défavorable vis-à-vis, de l’UEMOA (3,2 points), des Etats-Unis (3,2 points), de la Chine (6,0 points), de la Zone euro (2,8 points) et de la France (1,6 point), à l’opposé du Nigéria (- 23,2 points). La situation vis-à-vis du Nigeria demeure une préoccupation, du fait d’une potentielle ruée sur le franc CFA des agents économiques nigérians situés près des frontières avec le Cameroun et le Tchad, pour se prémunir des effets de la dépréciation du naira sur leur pouvoir d’achat.
Au quatrième trimestre 2023, les pressions inflationnistes mesurées par la variation de l’IHPC de la CEMAC ont ralenti, bien que le niveau de l’inflation reste encore élevé. Cette dynamique est davantage la conséquence des facteurs externes. En effet, sur le plan externe, le contexte de la sous-région, qui est importatrice nette des produits énergétiques raffinés, est marqué par un fléchissement des prix des produits pétroliers liquides et gazeux à l’international, amorcé depuis le second semestre 2022. Dans le même temps, la dynamique est demeurée globalement favorable pour les prix importés alimentaires, l’indice FAO des produits alimentaires étant orienté globalement à la baisse depuis juin 2022. Par contre, les facteurs internes ont entretenu l’inflation dans la sous-région, avec notamment les relèvements des prix des carburants à la pompe en République Centrafricaine (4 janvier 2023), au Cameroun (1er février 2023), au Congo (31 janvier 2023 et 15 juillet 2023) et au Tchad (17 avril 2023), du fait de la réduction substantielle des subventions sur les prix des hydrocarbures prônée dans le cadre des programmes des Etats avec le FMI. Cette situation a entrainé une augmentation des prix des services de transport, notamment du transport routier, des coûts des intrants industriels, et par conséquent des produits non alimentaires dans la CEMAC. En outre, la hausse de l’inflation alimentaire fait suite aux effets des perturbations climatiques et environnementales, de l’insécurité notamment dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun sur l’approvisionnement des marchés en produits vivriers dans la Zone face à une demande intérieure dynamique. Enfin, malgré l’action vigoureuse des Etats en matière de contrôle des prix, des actions spéculatives sur les marchés locaux ont continué d’entretenir des pénuries artificielles, contribuant à l’augmentation des prix. En revanche, le resserrement de la politique monétaire de la BEAC engagé depuis 2022 et les mesures d’accompagnement prises par les Etats en vue de préserver le pouvoir d’achat des ménages ont aidé à contenir les pressions inflationnistes.
Au quatrième trimestre 2023, l’inflation sous-jacente en glissement annuel s’est contractée pour le neuvième mois consécutif, revenant de 4,6 % en septembre 2023 à 3,6 % en décembre 2023, contre 6,2 % un an plus tôt. En moyenne annuelle, l’inflation sous-jacente a poursuivi sa décélération entamée au troisième trimestre, reculant de 6,1 % en septembre 2023 à 5,5 % en décembre 2023, contre 4,9 % un an auparavant. Cette évolution confirme le fait que les effets de second tour de la crise russo-ukrainienne et ceux de la révision à la hausse des prix des carburants à la pompe en 2023 commencent à s’estomper progressivement nonobstant des pratiques spéculatives des vendeurs.
Floyd Miles
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