Carburants : Fitch annonce une nouvelle hausse des prix à la pompe au Cameroun en 2024 et 2025
Dernière mise à jours il y'a 1 ansL'agence de notation américaine Fitch Ratings a déclaré dans son dernier rapport sur le Cameroun, publié le 26 mai, que le gouvernement procédera à de nouveaux ajustements au cours des deux prochaines années pour augmenter les prix du carburant à la pompe. « De nouvelles hausses des prix des carburants sont attendues en 2024 et 2025, conformément à l’objectif de suppression progressive des subventions aux carburants », indique le rapport.
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Le Cameroun a pris cet engagement dans le cadre de son plan économique triennal (2021-2024) avec le Fonds monétaire international (FMI). Dans un rapport publié en août 2022 à l'issue de la deuxième revue, l'institution de Bretton Woods s'était montrée satisfaite de ce que les autorités camerounaises avaient compris la nécessité de réduire « progressivement les subventions aux carburants » face au « risque considérable que la hausse des prix du pétrole au niveau international fait peser sur la viabilité budgétaire ».
De toute évidence, l'augmentation de 15 %, 25,2 % et 36,5 % respectivement intervenue en janvier 2023 sur les prix du litre de super, de gasoil et de pétrole utilisé par les industriels, n'était qu'une étape d'un processus de suppression de toutes les dépenses de subventions allouées aux hydrocarbures. En raison de la hausse des prix internationaux après la guerre en Ukraine, ces coûts ont coûté à la nation environ 700 milliards de FCFA en 2022.
Une nouvelle hausse des prix aurait donc pu être l'une des conditions fixées par le fonds pour le cinquième versement dû en décembre prochain. Quant à la prochaine échéance, Fitch indique que le programme prendra fin en 2024, mais le Cameroun et le FMI pourraient prolonger le programme jusqu'en 2025 pour « renforcer les mesures d'assainissements budgétaires ».
Avec des prix mondiaux des hydrocarbures en baisse par rapport aux niveaux de 2022, cette nouvelle flambée est imminente. Selon la plateforme boursorama.com, le prix du baril de Brent se négocie à 77,13 dollars ce 29 mai contre 125,3 dollars il y'a un an soit une baisse de 38,44 %. Cela signifie que si la tendance à la baisse se poursuit au cours des prochaines années, l'impact budgétaire des réductions des subventions sera probablement faible.
Cependant, les gouvernements devraient prendre des mesures pour atténuer l'impact de cette augmentation sur les budgets des ménages. Lors de la première hausse, l'État du Cameroun a augmenté les salaires des fonctionnaires de 5,2 % ; de 15,4 %, 24 % et 65,4 % le Smig (selon le domaine d'activité), tandis que les prix du gaz domestique et du pétrole à usage domestique sont restés inchangés. Une mesure qui devrait aller plus loin.
« À cette fin, les autorités ont demandé au FMI et à d’autres partenaires, y compris la Banque mondiale, une assistance technique pour les aider à identifier les groupes vulnérables et à mettre en œuvre un programme de subventions bien ciblé », indique le FMI dans son rapport.
Ces mesures correctives, conjuguées à la baisse attendue des prix alimentaires, devraient contribuer à réduire l'inflation. Les niveaux généraux des prix devraient augmenter de 5,9 % en 2023 et de 4,4 % en 2024, contre 6,3 % en 2022, selon Fitch.
Floyd Miles
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