Les perspectives économiques de la Beac pour le Cameroun au premier trimestre 2023 sont mitigées. En d'autres termes, si des améliorations sont effectives dans un secteur ou une industrie en particulier, cela ne s'applique pas aux autres secteurs dont les performances pourraient pour une raison ou une autre nuire à l'économie camerounaise.

D'abord et avant tout l'agriculture, poumon de l'économie camerounaise. Le coût élevé des intrants (engrais, pesticides, etc.), qui a créé le manque d'engouement des agriculteurs, ajouté à une période de récolte dite morte sont des causes qui contribueraient à la baisse de la production alimentaire (manioc, macabo, maïs etc …); selon la Beac pour les trois premiers mois de 2023. Quant au secteur de la banane, la baisse d'activités annoncée s'explique non seulement par l'immaturité des plantations, mais aussi par une forte hausse des prix des intrants à la suite du conflit entre la Russie et l'Ukraine. Des prévisions qui contrastent tout de même avec les trimestres précédents, marqués par la maturité des plantations et la reprise d’activités de certaines plantations telles que celle de la Cameroon Development Corporation(CDC), ayant participé à 48,20 %(6 903 tonnes) à l’augmentation des exportations de banane chiffrées à 2016 103 tonnes (8,79%) à fin 2022. Le premier trimestre de l'année étant connu comme le plus pauvre en récoltes, la production de caoutchouc pourra elle aussi diminuer.

Le secteur de l'élevage devrait, lui aussi connaître une baisse de la production de viande fin mars 2023, « plombée par la dégradation des pâturages et le tarissement des points d’abreuvement », conséquence directe de la sécheresse. D'autres facteurs contribuant à assombrir les perspectives de la production animale comprennent l'insécurité et le vol de bétail, qui est répandu dans certains secteurs du nord.

En ce qui concerne l’activité du secteur des Bâtiments et travaux publics(BTP), elle sera freinée par « la hausse des prix des intrants et les prolongements des délais de livraison des marchés »; et ce, malgré le fait que le programme de construction de logements sociaux était terminé et que la météo était favorable à ces travaux.

Pour finir, Dans le commerce, une demande plus faible et des prix plus élevés en général sont susceptibles de réduire les ventes des entreprises, des industries chimiques et pharmaceutiques, affaiblissant potentiellement des marchés déjà dominés par une concurrence déloyale.  L'industrie brassicole ne sera pas épargnée. En fait, le Tpc prévoit que, l'activité diminuera au premier trimestre 2023 en raison de « la baisse de la demande de boissons reflétant le faible pouvoir d’achat des consommateurs après les festivités marquant la fin d’année 2022 ».