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Zone Cemac : comment les pays s'organisent pour contrôler l'inflation des importations.

Dernière mise à jours il y'a 2 ans

Subventions des prix à la pompe, exonérations diverses, soutien aux groupes vulnérables... Retour sur l'action des autorités de la CEMAC face aux pressions inflationnistes.

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Selon les données publiées par la Beac, l'inflation dans la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, République centrafricaine) devrait être de 4,8% en 2023 ; bien qu'un peu plus faible (-0,7%) par rapport à 2022 (5,5%). Les six économies de la CEMAC, d'une part, luttent avec acharnement contre les hausses de prix causées par des chocs exogènes à savoir l'éclatement du conflit entre la Russie et l'Ukraine et la situation sanitaire marquée par le Covid-19. D’autre part, la banque des pays de la Cemac révèle des chocs intérieurs. « Les aléas climatiques perturbent significativement l’offre alimentaire domestique, tandis que le coût des engrais demeure élevé exerçant une pression sur les coûts de la production agricole dans la Sous-Région », peut-on lire dans une note sur l’évolution de l’inflation dans la Cemac à fin septembre 2022 et perspectives à court et moyen termes.

Pour compenser l'impact sur l'économie, divers pays ont pris des mesures pour aider à maintenir les prix bas. Une mesure importante, commune à tous ces pays, est la subvention des produits pétroliers. Selon le FMI, ces mesures ont coûté aux pays de la CEMAC environ 1,048 milliard en 2022.

En plus des subventions des prix à la pompe, de nombreuses autres mesures peuvent être ajoutées sans prétendre à l'exhaustivité. En tant que puissance économique sous régionale, le Cameroun a mis un accent particulier sur les exonérations fiscales et tarifaires à l'exportation de certains produits, la mise en place de mesures de lutte contre la spéculation et l'organisation d'actions promotionnelles pour alléger le budget, la suspension des charges portuaires et la réduction des frais de transport inclus dans la valeur en douane. Le Gabon se concentrera sur le subventionnement de la farine, le maintien des exonérations fiscales pour les produits autosuffisants et la gratuité des transports urbains adoptés dans le cadre de la stratégie de réponse à la COVID-19. En République centrafricaine, en plus de la subvention aux produits pétroliers, l’on a homologué les prix des produits de première nécessité.

Quant au Congo, le gouvernement envisage d'adopter un plan de résilience à la crise alimentaire pour 2022-2023 afin de lutter contre les tensions inflationnistes observées sur le marché et la hausse des prix des produits importés. Le pays d'Obiang Nugema a approché la Serbie, signé des contrats de vente en gros de produits alimentaires et mis en place un cadre de concertation avec les acteurs du secteur privé pour éviter les hausses de prix, notamment axé sur l'aide aux personnes vulnérables qui ont bénéficié de la gratuité de l'eau et de l'électricité, des rations alimentaires, etc.

Les subventions aux prix à la pompe ont porté leurs fruits jusqu'à présent, mais elles semblent se refléter dans les caisses nationales à long terme. Par exemple, au Cameroun, considéré comme la locomotive économique de la sous région, cette décision n'est plus hypothétique compte tenu des propos du chef de l'Etat dans son traditionnel discours à la nation. Le pays ayant dépensé pour la seule année 2022, 700 milliards de Fcfa de subventions aux carburants et 75 milliards de Fcfa de gaz domestique en 2022. Pour 2023, même si elles semblent encore abstraites, des décisions ont déjà été prises en ce qui concerne ces deux subventions qui plombent considérablement les caisses de l’Etat. Elles seront réduites de 50% ; c’est-à-dire que cette année, la subvention aux carburants ne coutera que 300millirds de F à l’Etat du Cameroun. Une augmentation des prix à la pompe sera alors effective d’ici là.

La République centrafricaine elle a déjà franchi le cap. En effet, depuis le 3 janvier, il y a eu une augmentation marquée du prix du carburant à la pompe. Depuis, le litre de  Super coûte 1300 FCFA au lieu de 865 FCFA, soit une augmentation de plus de 50 %. Le litre de gasoil coûte 1450 contre 855 FCFA, soit une augmentation de près de 70 %. Le pétrole a enregistré le gain le plus important, en hausse de près de 80 %. 1150 FCFA le litre, contre 645 FCFA auparavant.

 

 

 

 

 

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Ophelie Ada Zoa
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