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Blanchiment d'argent : le Cameroun fait désormais partie des pays « sous surveillance accrue ».

Dernière mise à jours il y'a 1 ans

Selon le Groupe d'action financière, le Cameroun avec la Croatie et le Vietnam rejoignent 23 autres pays dont les dispositifs juridiques en matière de lutte contre ce fléau présentent « des déficiences stratégiques ».

Lire aussi : Insécurité alimentaire : la Banque mondiale débloque 30 milliards de FCFA en RCA.

Le 23 juin, le Groupe d'action financière (GAFI) a ajouté le Cameroun à une liste grise de pays soumis à une « surveillance renforcée ». Le Cameroun, la Croatie et le Vietnam rejoignent ainsi une liste de 23 autres pays dont les régimes ont montré des « déficiences stratégiques dans leurs régimes de lutte » contre le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Il s'agit d'un pas en avant significatif car ce sont des pays qui ont effectivement fait des progrès dans la mise en œuvre des mesures recommandées par le GAFI ces dernières années. L'organisation a également appelé ces juridictions « à achever leurs plans d’action rapidement et dans les délais convenus ». Compte tenu de la situation dans laquelle se trouve le Cameroun depuis la fin de 2017, en particulier le conflit armé dans le nord-ouest et le sud-ouest, il s'agit d'une réalisation plutôt inattendue. Des groupes armés prétendant lutter pour l'indépendance de ces deux régions utilisent en fait des fonds illicites de l'étranger dans le cadre de l'effort de guerre, d'une partie de la diaspora anglophone qui seraient leurs financiers.

Sur la base des données de l'Agence nationale d'investigation financière (Anif), la Commission nationale anti-corruption (Conac), dans son dernier rapport pour 2021, a estimé à 135 milliards de FCFA les dommages économiques causés au Cameroun par la circulation des flux financiers illicites liés au blanchiment d'argent, au financement du terrorisme et divers trafics d'êtres humains. Cela représente une augmentation de 11 milliards de FCFA par rapport à 2020, où les pertes étaient de 124 milliards de FCFA. Entre 2006 et 2021, le montant des flux financiers illicites enregistrés dans le pays a atteint 1869 milliards de FCFA. Les flux financiers suspects identifiés par les experts de l'Anif se répartissent en fraude fiscale et douanière (251 cas), détournement de fonds publics (10 cas), scamming (07 cas), faux et usage de faux (11 cas), trafics divers (35 cas), financement du terrorisme (41 cas), escroquerie (05 cas), et enfin corruption (03 cas).

Selon l'Anif, le classement des principaux intermédiaires du blanchiment d'argent au Cameroun comprend les banques (73,60% des déclarations suspectes), les prestataires de transfert de fonds (18,62%), le mobile money du pays en pleine expansion (4,59%) et les établissements de microfinance (1,15%).

 

 

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Ophelie Ada Zoa
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