BEAC: les mécanismes de contrôle de la liquidité bancaire
Dernière mise à jours il y'a 2 moisDepuis l’instauration du marché monétaire le 1er juillet 1994, la BEAC utilise des instruments indirects pour ses interventions. Ce mode d’action qui repose sur le contrôle de la liquidité bancaire s’exerce à travers la politique du refinancement (action sur l’offre de monnaie centrale) complétée par l’imposition des réserves obligatoires (action sur la demande de monnaie centrale).
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* La politique de refinancement
La politique de refinancement, principal mode d’intervention de la BEAC, s’exécute via le marché monétaire. Mise en œuvre sous forme d’avance sur titres, cette politique revêt deux formes : une action par les quantités (objectif de refinancement) et une action par les prix (taux d’intérêt).
En ce qui concerne l’action par les quantités, la BEAC s’appuie sur l’exercice de programmation monétaire pour arrêter les objectifs de croissance des agrégats monétaires et de refinancement compatibles avec la réalisation des objectifs finals de la politique monétaire.
En effet, dans le cadre des accords de mobilisation, la BEAC distingue parmi les titres de créances inscrits à l’actif des établissements de crédit, ceux qui peuvent servir de supports à ses concours. Elle arrête ainsi, de façon trimestrielle, un objectif de refinancement qui représente la limite maximale des avances qu’elle est disposée à accorder aux établissements éligibles au niveau 2 du marché monétaire. Cet objectif peut être dépassé par Etat si le taux de couverture extérieure de la monnaie est globalement satisfaisant pour la Zone et s’il existe des facultés d’avances disponibles recensées au niveau des établissements de crédit éligibles. A cet effet, il est prévu un mécanisme d’interventions ponctuelles assorti de conditions de taux spéciales. En revanche, cet objectif devient un plafond rigide si le pays est en programme avec le FMI ou si le taux de couverture extérieure se dégrade profondément en se situant en deçà de 20%.
L’action par les taux d’intérêt s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique des taux de la Banque. Les avances sont accordées à un taux d’intérêt (TIAO, soit le Taux d’Intérêt des Appels d’Offres) fixé par le Comité de Politique Monétaire, suivant les objectifs de la politique monétaire. Par ailleurs, la BEAC ponctionne de la liquidité, par le biais des appels d’offres négatifs, à un taux d’intérêt fixé par le Comité de Politique Monétaire (Taux d’intérêt sur les placements ou TISP)
*La politique des réserves obligatoires
L’article 20 des Statuts de la BEAC prévoit que le Comité de Politique Monétaire peut prendre toutes les dispositions pour imposer aux établissements de crédit la constitution de réserves obligatoires. Le recours aux réserves obligatoires vise à « mettre en banque » le système bancaire, c’est-à-dire, à le contraindre au refinancement lorsque les facteurs autonomes de la liquidité bancaire engendrent un excédent de monnaie centrale pour les établissements de crédit. Ainsi, les réserves obligatoires, par leur action structurelle, sont un complément à la politique du refinancement.
Floyd Miles
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