Le 18 janvier 2024 à Douala, le PDG de Prometal Groupe, Hayssam El Jammal annonçait la construction d'une usine de production et/ou transformation des dérivés d'aluminium lors de l'inauguration des usines de PROMETAL 4 et 5. Ce grand projet est sur la voie de la matérialisation. En effet, ce 13 août 2024 à Yaoundé, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a présidé une cérémonie de signature d'un protocole d'accord d'investissement et d'un contrat commercial entre l'État du Cameroun, représenté par Fuh Calistus Gentry, ministre par intérim des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, et Alain Malong, Directeur général (DG) de la Compagnie camerounaise d'aluminium (Alucam) et Prometal Groupe, via sa filiale Proalu SA. Cette usine de transformation est prévue pour etre implantée dans la zone industrielle de Bassa, à Douala, la capitale économique du Cameroun.

D'après les accords mentionnés précédemment, Proalu SA s'engage à investir 88 milliards de FCFA dans ce projet d'envergure. Les travaux sont prévus pour commencer au début de l'année 2025, pour une livraison au premier trimestre 2027.  A terme, le complexe permettra de générer environ 1 500 emplois, dont 450 emplois directs. C’est dire que, le projet de Proalu contribuera à la lutte contre le chômage, véritable fléau social au Cameroun.

Alucam pour sa part s'engage à fournir à Proalu SA 30 000 tonnes de lingots d'aluminium chaque année, ce qui permettra à cette entreprise d'État de garantir un chiffre d'affaires annuel d'environ 48 milliards de Fcfa auprès d'un seul client. « Ce qui, inéluctablement, fera de Proalu le premier client d’Alucam, et nous sommes fiers de l’impact de notre partenariat sur l’économie nationale, l’emploi, le secteur de l’énergie et l’accompagnement de l’Etat dans sa mission », se réjouit Hayssam El Jammal, le PDG de Prometal Groupe. Par la suite, l'usine de Proalu SA pourra fabriquer 60 000 tonnes de bobines par an (bobines d'aluminium, bobines prélaquées en aluminium et en acier, panneaux sandwich et autres produits dérivés), 2 000 tonnes de câbles en aluminium et 6 000 tonnes de câbles en cuivre simple et armé. Il convient de souligner que pour la fabrication des câbles électriques, Proalu SA prévoit d'importer une partie de la matière première, notamment en raison de l'insuffisance de la production locale.

Pour l'État, Alucam et Prometal Groupe, cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’implémentation de la politique d'import-substitution, qui vise principalement à favoriser la consommation de produits locaux au détriment des importations. En effet, selon ses promoteurs, l'usine de Proalu permettra au Cameroun d'économiser chaque année 27 milliards de Fcfa de devises grâce à l'approvisionnement en matières premières locales, ce qui contribuera à la réduction du déficit de la balance commerciale du pays. Les économies seront principalement effectuées sur les importations de câbles électriques, qui jusqu'ici s'élèvent à 19 milliards de Fcfa annuellement, et sur les importations de bobines dont le coût annuel est de 8 milliards de Fcfa. Dans la même veine, pour Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, ce projet présente des perspectives prometteuses car il permet de prévoir la disponibilité des tôles et des câbles électriques sur le marché camerounais. Cela permettra de simplifier la construction de logements.Ce projet majeur s’inscrit donc en droite ligne du plan directeur d’industrialisation du Cameroun et de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) de l'État du Cameroun, dont l'un des principes est la transformation structurelle de l'économie, en mettant en œuvre un tissu industriel solide.

Cette initiative, selon le ministre Fuh Calistus Gentry, fait du Cameroun le premier pays à avoir structuré une filière intégrée bauxite-alumine-aluminium en Afrique. De plus, le ministère chargé du secteur des mines au Cameroun a récemment conclu une convention minière avec la junior-minière australienne Canyon Resources, à travers sa filiale Camalco pour exploiter le gisement de bauxite de Minim Martap, situé dans la région de l'Adamaoua. C’est dire que grâce à cette convention minière qui ouvre la voie à une licence d’exploitation, le Cameroun rêve déjà de la production de la bauxite à Minim Martap, de sa transformation en alumine conformément au Code minier qui impose la transformation locale de 15% des minerais extraits du sous-sol camerounais.

Entre autres « bienfaits », le projet sera avantageux pour des fournisseurs locaux d'énergie tels que l'électricien Eneo ou encore  Gaz du Cameroun. En effet,  la mise en place de l'usine de transformation de l'aluminium de Prometal Groupe nécessite la livraison de 15 MW de puissance électrique et la consommation annuelle de 800 000 m3 de gaz naturel. Enfin, à travers la conquête projetée du marché sous-régional, l’usine en gestation à Douala permettra au Cameroun de renforcer sa position sur la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), qui propose aux entreprises du continent un marché de 1,3 milliard de consommateurs.