En effet, selon la loi de finances de l'État du  Cameroun 2023, les exportations d'or et de diamant sont désormais soumises à une taxe à l'exportation de 5% de la valeur FOB du minerai expédié. Ainsi, un article promulgué par le Président de la République le 27 décembre 2022 réduit cette taxe de 50% par rapport aux 10% précédents. En d'autres termes, les hausses des taxes sur les exportations de diamant et d'or du Cameroun il y a quelques années ont eu l'effet inverse; au lieu d'apporter plus de recettes douanières dans les caisses de l'Etat. Plus précisément, la mesure a entraîné une perte de revenus car les sociétés minières et d'autres acheteurs ont développé des réseaux d'exportation non officiels pour échapper à cette augmentation de taxes. A cet égard, la réduction de 50% de la taxe de sortie prévue dans la loi de finances 2023 vise à encourager un retour aux exportations formelles. L'or et les diamants produits au Cameroun sont très prisés par les trafiquants qui écument les foyers miniers du pays, la région orientale surtout. Les statistiques gouvernementales montrent qu'environ 10% seulement de la production nationale est vendue dans le circuit, malgré la mise en place d'un système de distribution de l'or produit localement, notamment par le Capam et plus récemment par la Sonamines. Le reste est sous le contrôle de trafiquants, parfois complices d'entreprises manufacturières et d'anciens maîtres qui cachent aux autorités la quantité réelle produite.

Phénomène identique dans le secteur de la production et la commercialisation des diamants. Soulignons que selon le Secrétariat national permanent du Processus de Kimberley, le Cameroun a exporté 654 carats de diamants en 2019; Cependant, l'agence chargée de suivre les diamants produits au Cameroun a déclaré que ces exportations ne reflètent pas la réalité du potentiel du Cameroun, car de grands volumes de diamants camerounais continuent d'échapper aux circuits d'exportation formels. Pour preuve, alors que 654 carats ont été exportés, le Secrétariat national permanent du Processus de Kimberley rapporte avoir pu démontrer la production d'un peu plus de 1 595 carats de diamants au cours de l'année 2019. Il est à noter que le traitement de cette pierre précieuse est pratiquement inexistant au Cameroun, de sorte que, la gemme de près de 950 carats a probablement terminé son voyage dans le circuit d'exportation informel, causant ainsi des pertes énormes au Cameroun.