Transport aérien : Camair-Co en zone de turbulence
Dernière mise à jours il y'a 4 moisDans un préavis de grève déposé ce 05 août 2024 dans le service courrier du Délégué régional du Travail et de la Sécurité Sociale pour le Littoral, des pilotes de lignes, membres du Syndicat des pilotes de ligne et ingénieurs naviguants de l’aviation civile du Cameroun (SPINAC) menacent d’interrompre leurs activités.
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Les pilotes de Camair Co sont sur le point d'entrer en grève. En effet, dans un préavis déposé ce 05 août 2024 dans le service courrier du Délégué régional du Travail et de la Sécurité Sociale pour le Littoral, on peut lire que les pilotes de la compagnie camerounaise projettent d’arrêter le service dans les « prochains jours ». Ces ressources du transporteur à capitaux publics revendiquent trois choses. La première consiste à améliorer le traitement salarial des employés. De manière concrète, ils désirent être rémunérés en fonction du temps consacré au service de l'entreprise et non seulement en fonction des heures de vol cumulées. Par la suite, ils expriment leur mécontentement à l'égard des conditions de travail des pilotes militaires qu'ils accusent d'être « mieux traités » et « d'exercer des responsabilités plus conséquentes » qui leur permettent de bénéficier de « plus d'avantages ». La troisième revendication repose sur « l'absence de vision » au sein de l'entreprise.
En réunion ce 6 août 2024, le Top Management de la Cameroon Airlines Corporation a jugé que les revendications du Syndicat des Pilotes de Ligne du Cameroun sont une façon de saboter les efforts déployés depuis 3 ans. En effet, les problèmes salariaux ne devraient pas susciter de protestations, car la grille de paiement des revenus du personnel de Camair-Co respecte les normes et les réformes mises en place par la compagnie aérienne. « Dans un passé plus ou moins lointain, alors qu’il y avait moins de vols les pilotes étaient payés sur la base de leur présence, qu’ils aient volé ou pas ; il y avait moins de vols. Par conséquent, les pilotes passaient plus de temps au bureau. Ce temps était additionné aux heures de vols. Ainsi, à la fin du mois, certains pouvaient se retrouver avec un salaire pouvant dépasser les 5 millions de Fcfa. Aujourd’hui ils sont payés sur une Base à laquelle s’ajoute les heures de vols effectivement réalisés », révèle une source. Et d’ajouter : « Il faut aussi noter que depuis l’arrivée de l’actuel DG, le personnel ne connaît plus de retards de salaires ».
Quant au favoritisme présumé des pilotes militaires, la même source affirme qu'il ne s'agit pas de nouveaux recrutements, mais d'anciens pilotes. Elle explique qu'ils sont présents depuis les années 2012 pour apporter leur soutien à la compagnie aérienne nationale en raison de la pénurie de pilotes dans l'industrie du transport aérien mondial.
En ce qui concerne la troisième revendication, ce haut responsable de l'entreprise explique que la société présente une vision prometteuse pour cette année en cours. Elle a récemment annoncé l'arrivée de nouveaux avions en service et le retour prochain de son deuxième Boeing 737-700, dont les travaux de maintenance sont presque terminés auprès d'Ethiopian Airlines afin de renforcer sa flotte de 6 aéronefs actuellement. Pour rappel, Camair-Co est actuellement en train de se réorganiser en raison de certaines difficultés financières depuis son lancement en 2011. Lors d'une lettre du 14 juillet 2020, la Présidence de la République demandait au Premier ministre de développer en urgence, en collaboration avec le ministre des Transports, le ministre des Finances et celui du Travail et de la Sécurité sociale, Camair Co et la CCAA (Cameroon civil aviation authority), un plan de restructuration, de relance et de développement de la compagnie, afin d'ouvrir son capital social à hauteur de 51% à un partenaire stratégique privé. Cette restructuration est attendue depuis quatre ans.
Floyd Miles
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