Au Cameroun, la connexion internet est perturbée depuis plusieurs mois. Dans un communiqué daté du 11 septembre, le régulateur fait remarquer une« dégradation constante de la qualité des services de communications électroniques fournis par les opérateurs MTN Cameroon, Orange Cameroun et Camtel aux abonnés de leurs réseaux 2G/3G/4G ». Cette situation serait le résultat d'une pénurie d'électricité, aggravée par des problèmes d'approvisionnement en carburant et par les ruptures fréquentes des câbles de fibre optique.

Même si l'ART essaie de rassurer l'opinion publique sur la coopération en cours entre les opérateurs: « les équipes techniques de MTN et Orange sont activement mobilisées sur le terrain, en concertation avec Camtel, afin de rétablir dans les plus brefs délais les conditions optimales de fonctionnement », elle annonce également qu'un audit est en cours sur le réseau national de fibre optique de Camtel.

Les premières conclusions de cet audit « montrent que cette infrastructure nationale à fibre optique est dans un état de dégradation continue, et les conditions actuelles de sa maintenance sont à réévaluer ». En prenant en compte cette observation, les autorités publiques manifestent leur volonté de réaliser non seulement des améliorations des conditions de maintenance, mais aussi la réhabilitation et l'extension du réseau, dans le but d'atteindre des performances optimales. L'enjeu d'une telle mesure est de savoir comment cet audit pourrait influencer les réformes du secteur. Dans un premier temps, il pourrait se concentrer sur une gestion améliorée des infrastructures. Particulièrement dans un environnement où Camtel a annoncé la mise en place de 3 500 km supplémentaires de fibre optique au Cameroun à partir de 2024. Le linéaire de fibre optique dans le pays sera étendu à plus de 15 500 km.

En effet, même si le régulateur a imposé des sanctions de 6 milliards de FCFA aux quatre compagnies de télécommunications pour « non-respect des obligations de couverture et de qualité des services de communications électroniques stipulées dans leurs cahiers des charges respectifs », les choses ne se sont pas pour autant améliorées. Au contraire, les consommateurs ont continué à supporter les coûts d'un réseau de mauvaise qualité. Si cet audit contribue à instaurer une gestion plus contemporaine des infrastructures et à encourager de nouveaux investissements, les utilisateurs pourront profiter d'une connexion internet améliorée.