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Santé publique: un patient mal traité

Dernière mise à jours il y'a 11 heures

Face aux grèves observées dans les hôpitaux publics au Cameroun en 2023, le Premier Ministre, chef du gouvernement avait crée un comité interministériel ad hoc. Ledit comité se devait d’examiner les revendications formulées par les personnels de santé et de faire des propositions de mesures concrètes à prendre pour leur prise en charge. Un an plus tard, où en est on?

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Il est possible que l'activité dans le domaine de la santé publique soit perturbée dans les semaines à venir si les autorités publiques et les professionnels de santé ne parviennent pas à un accord. Les résolutions de l'arrêté du 20 juin 2023 du Premier ministre, Joseph Dion Ngute concernant la création, l'organisation et le fonctionnement du Comité interministériel ad hoc, restent toujours attendues. Ce comité avait cependant pour mission « d’examiner les revendications formulées par les personnels de santé et de faire les propositions de mesures concrètes à prendre pour leur prise en charge ».

Les personnels concernées, qui semblent s'épuiser de la longue attente, sont à nouveau en grogne. Le 12 septembre 2024, par exemple, l'Organisation syndicale des travailleurs de la santé annonce une grève prévue pour le 30 septembre devant le ministère de la Santé publique (Minsanté), si les revendications demeuraient sans réponse. Elle dénonce notamment, « l’exploitation de plus de 27 000 temporaires travaillant sans salaire ni protection sociale ; le non-paiement des avancements et autre avantages au salaire du personnel ; le non reversement des personnels de santé relevant du Code du travail à la Fonction publique, ceci après plus de 10 ans de service ».

Peu de temps après, le Syndicat national des employés des établissements/entreprises du secteur de la santé au Cameroun a annoncé la fermeture du Centre Hospitalier Universitaire de Yaoundé (CHU), à partir du 7 octobre 2024. Sylvain Nga Onana, dans ce préavis de grève, exprime des préoccupations telles que : le fait que la prime de fin de carrière ne soit pas versée aux employés admis à faire valoir leurs droits à la retraite ; le non-respect du protocole d'accord concernant la prise en compte financière des avancements d'échelon depuis 2019 jusqu'à présent, et bien d'autres encore.

Selon des sources proches du dossier, le document a été envoyé à la présidence de la République du Cameroun (PRC) « pour compétence ». « On nous a demandé d’attendre car, l’année dernière, nous avons fait des recensements, l’évaluation financière. Mais il était question que le dossier soit transmis à qui de droit parce que le Premier ministère n’a pas qualité de recruter. Nous avons également essayé de saisir la Très hiérarchie à propos jusqu’à date, rien », nous confie le syndicaliste Sylvain Nga Onana.

Au ministère de la Santé, c'est la même logique. Même si le rapport du comité interministériel en instance au Palais de l'Unité n'a pas pu être consulté, il est tout de même évident que l'équipe gouvernementale a « rendu sa copie et l’a transmise à la PRC qui suit actuellement le dossier. Une importante réunion s'y est d'ailleurs tenue le 10 septembre à la PRC pour faire des propositions au président de la République », apprend-on.

De plus, il est légitime de se demander pourquoi le traitement du dossier est si lent, mais il est important de noter que les plaintes du personnel de santé ne sont pas un cas isolé dans ce domaine, un an après le début de la phase I de la Couverture santé universelle (CSU). Dans un document interne publié en août dernier, le ministère de la Santé affirme qu'à ce jour, « un peu moins de 7 milliards de Fcfa » ont été virés au profit des formations sanitaires. Ce qui laisserait transparaître un souci de financement de la CSU même s’il rassure sur une possible « amélioration » du montant en raison des « mécanismes de décaissement réguliers mis en place par le gouvernement ».


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